Encensé par le journal Le Monde avant même qu'il y prenne l'affiche, Fred Pellerin s'installe pour un mois, à partir de mercredi soir, sur la scène du théâtre de L'Atelier à Paris.

Le conteur de Saint-Élie-de-Caxton donnera dans cette très belle salle de 550 places, située à Montmartre, 20 représentations de De peigne et de misère, son cinquième spectacle, qu'il présentera en terrain presque conquis.

«On ne saurait dire autrement: il faut avoir vu et entendu Fred Pellerin», a ainsi prévenu Le Monde dans un article dithyrambique publié mardi.

«C'est grave et crépusculaire. Plein de drôlerie et d'humanité, d'une virtuosité narrative peu commune et, qu'on ne s'y trompe pas, moderne. Oui moderne. Car les contes à dormir debout de Fred Pellerin réveillent le spectateur, tour à tour ému aux larmes, horrifié ou hilare. On est de grand enfants qu'un enchanteur tient par la main», a écrit le quotidien.

Pellerin est un des artistes les plus singuliers qui soient apparus ces dernières années sur la scène parisienne, peu portée normalement sur les conteurs venus de la campagne, même québécoise... Avec ses histoires improbables, ses improvisations et ses prouesses langagières, il a séduit la critique et le public, surtout depuis son passage de cinq semaines au Théâtre du Rond-Point, en 2009. Le phénomène semble vouloir se répéter encore une fois.

«La rumeur est bonne. Il se passe de quoi. Tout est réuni pour que ça se passe bien», confirmait mardi le conteur, invité quelques heures plus tôt du journal télévisé de 13 heures de France 2, après avoir été, en fin de semaine sur la même chaîne, celui de l'émission On n'est pas couché, de Laurent Ruquier.

Fred Pellerin ne cachait pas sa «fébrilité» à l'approche de la première de son spectacle. Il faut dire que celui-ci pourrait marquer une étape importante dans sa carrière française.

À chacune de ses tournées françaises, généralement concentrées sur deux ou trois semaines, le Québécois remplit sans problèmes en province des salles de 1000 places. Mais à Paris, où il possède pourtant un public fidèle et nombreux, il y a encore de la marge, signale son impresario, Micheline Sarrazin, qui mise beaucoup sur cette «résidence» parisienne d'un mois.

«Fred est installé, les bases sont très solides. Ce n'est pas encore la consécration, mais on travaille fort. La bascule qu'on attend va peut-être se faire à L'Atelier», prédit-elle.

Déjà, les billets se vendent bien, indique-t-on. Et on peut parier que la Théâtre de L'Atelier ne tardera pas à afficher complet.