Il leur plait, ils l'aiment, mais les talentueux humoristes et dessinateurs américains ne vont pas tarder à s'attaquer au président-élu Barack Obama dans leurs blagues et leurs vignettes.

Le dessinateur satirique Ted Rall dit qu'il est impatient d'abandonner l'actuel président républicain George W. Bush. «C'est tellement facile de se moquer de lui, c'est niveau jardin d'enfants», a souligné Ted Rall à une conférence-débat qui s'est tenue dans un théâtre de New York après l'élection du 4 novembre.

«S'occuper d'Obama va être beaucoup plus drôle», estime-t-il.

L'humour politique connait une période bénie aux États-Unis, où le talk-show vedette du samedi soir Saturday Night Live sur la chaine NBC bat les records d'audience et est même devenu une source d'informations.

La plupart des comédiens sont des démocrates convaincus et leurs cibles préférées sont les républicains, particulièrement la colistière de John McCain Sarah Palin, devenue dès son apparition à la fin du mois d'août leur souffre-douleur préférée.

À présent, ils étudient Barack Obama.

«Il est distant et collet monté, ça va être fascinant», dit l'humoriste, qui proclame fièrement ses convictions libérales.

La comédienne Roseanne Barr estime que la présidence Obama va être une source d'inspiration et va «élever le niveau intellectuel des blagues».

Ce débat s'est tenu à l'ouverture du Festival de comédie de New York, donnant un avant-gout de ce à quoi le président-élu va devoir s'attendre.

En attendant, les comédiens présents semblaient se retenir et ne pas vouloir tourner en dérision une victoire à laquelle tous ont aspiré.

Mais le quotidien satirique The Onion plonge déjà dans l'ère de l'humour Obama. Son dernier numéro publie par exemple un article intitulé «Un Noir se voit confier le pire boulot en Amérique».

«Un Afro-Américain nommé Barack Obama, 47 ans, a reçu le pire emploi du pays mardi lorsqu'il a été élu président des État-Unis...» «Parmi les tâches qu'il aura à accomplir, ce Noir devra passer de quatre à huit heures par jour à nettoyer la pagaille laissée par d'autres».

D'après la comédienne Lizz Winstead, une chose est sûre, les blagues iront droit au but. «Cela va tourner autour du pouvoir et comment il l'exerce. Va-t-il tout gâcher? Va-t-il devenir égocentrique»?

«Bien sûr que oui», répond Ted Rall, «c'est toujours le cas!»