Une festivalière d'Osheaga a visiblement avalé de travers d'avoir manqué la prestation éclair du rappeur Travis Scott vendredi dernier. Cette étudiante réclame 115 $ aux organisateurs pour chaque spectateur du festival dans une demande d'action collective déposée lundi en Cour supérieure du Québec.

Le populaire rappeur américain a fait rager les dizaines de milliers de spectateurs rassemblés au parc Jean-Drapeau vendredi en débarquant sur scène avec un retard considérable. Retardé à la douane, Travis Scott n'a amorcé sa prestation qu'à 23 h pour 40 minutes de tubes. « Les douanes savaient ce qui se passait ici », a-t-il lancé à la foule. Un véritable « coït interrompu », concluait le critique de La Presse.

Ce retard a provoqué la colère de bien des spectateurs qui ont exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux. Il faut dire que de nombreux spectateurs ont quitté les lieux avant le début du spectacle, devenu plus qu'incertain. Parmi ceux-ci, une étudiante, Megan Le Stum, est passée de la parole aux actes en déposant lundi une demande d'autorisation pour exercer une action collective contre Gestion Evenko, l'organisateur du festival.

L'étudiante explique dans sa demande avoir déboursé 327 $ pour l'achat d'une passe week-end pour Osheaga « spécifiquement » pour le spectacle de Travis Scott.

Le rappeur venait d'ailleurs de lancer le même jour son nouvel opus Astroworld. Or, la jeune femme n'a pu assister à la prestation de son idole, comme elle a quitté le site vers 22 h 30 « en raison de la foule qui devenait agressive » et de l'approche « imminente du couvre-feu » sur le site.

« Aucune mesure »

La demanderesse reproche en somme au Groupe Evenko de ne pas avoir « fourni les services prévus au contrat » conclu à l'achat de ses billets pour le festival. « L'horaire et la durée de la prestation de Travis Scott était un élément essentiel dans le contrat [...] et [le Groupe Evenko était tenu] contractuellement de les respecter », soutient-elle. De plus, le Groupe Evenko n'a pris « aucune mesure pour éviter le dommage et le minimiser suite à son manquement », ajoute-t-elle.

La résidante de Brossard demande ainsi à la Cour supérieure de condamner le Groupe Evenko à verser 115 $ à tous ceux qui ont acheté une passe pour le 3 août dernier ou une passe week-end pour la 13e édition du Festival Osheaga. Selon la festivalière déçue, l'action collective est le moyen le plus « approprié » pour que les spectateurs puissent faire valoir une réclamation.

Un juge doit d'abord autoriser la demande d'action collective avant que l'affaire ne soit entendue sur le fond par les tribunaux.

Le Groupe Evenko n'a pas réagi hier.