Il est 15 h 20, le ciel s'est enfin dégagé, nous sommes prêts pour une Chronixx bien sentie. Le sujet est de taille, la scène de la Montagne n'accouchera assurément pas d'une souris !

Devant nous, un chanteur charismatique, dreadlocks enturbannées dans le bonnet, parfaitement capable de convertir au reggae la génération Osheaga:  originaire de Spanish Town, cet excellent reggaeman a déjà ravi les fans montréalais de reggae à l'Olympia (au printemps 2017). Au tour des profanes !

Qu'est-ce qui distingue le reggae de Chronixx de celui des générations précédentes ? Apparemment, le discours est le même depuis les années 60, avec tous ces mots clés qui en sont constitutifs : rastafari, Hailé Sélassié, sinsemillia, paix sur terre, Marcus Garvey, Babylone... jusque-là, rien de neuf sous le soleil de Jamaïque.

De prime abord, les mélodies entonnées sont de même lignée, mais des inflexions soul/rock peuvent nous surprendre au détour, dans les introductions comme dans les ponts. Le beat ? D'entrée de jeu, il ressemble à celui des aïeux rastafariens, mais... prêtez l'oreille, et vous observerez des éléments de culture rock et de R & B dans la touche générale.

Qui plus est, Chronixx peut compter sur une section rythmique d'enfer, de très beaux claviers et guitares, en tout six accompagnateurs jamaïcains pur jus. Bien au-delà du roots reggae !

La redondance du style a souvent été soulignée au fil des décennies et... chaque fois que la forme classique semblait atteinte, émergeait une cohorte de réformateurs.

Sans conteste, ce Chronixx est l'un d'eux : performer de premier plan voire l'un des plus redoutables. Vous n'étiez pas à Osheaga ? Écoutez l'album Chronology, paru il y a un an sous étiquette Zincfence.