Avec le parc Jean-Drapeau qui n'a pas cédé aux menaces météorologiques, des spectacles réussis et un site affichant complet qui fonctionnait avec efficacité, le promoteur evenko a dressé un bilan fort positif du 10e festival Osheaga.

«Un paradis», a affirmé Jacques Aubé, vice-président directeur et chef de l'exploitation d'evenko. «Dix ans d'expérience, cela fait une grosse différence. C'est du rodage.»

Quelques heures avant que Alt-J et The Black Keys clôturent le festival du côté des scènes principales, il s'est réjoui de la programmation «impeccable» bâtie par son équipe, ainsi que du bon fonctionnement du site (à 45 000 festivaliers par jour, les gens se résignent à patienter pour aller aux toilettes, acheter un repas et prendre le métro).

Du bonbon...

Musicalement parlant, tous les festivaliers avaient en effet de quoi trouver leur compte. Les plus vieux, les plus jeunes. Les curieux, les gens ayant soif de découverte. Les mélomanes aux goûts plus pointus, les festivaliers qui avaient autant de plaisir à faire un tour de balançoire dans la nouvelle section de jeu qu'à voir une tête d'affiche.

Il y a eu des spectacles bonbons (Weezer, Hot Chip), d'autres événementiels (Kendrick Lamar, Florence + The Machine). Le public a eu droit à une impressionnante brochette d'artistes féminines racées (St. Vincent, FKA Twigs, Christine and the Queens), des formations indé-pop de l'heure (Milky Chance, Of Monsters and Men) et des artistes électro-R&B (BANKS, Chet Faker).

Découverte parmi les festivaliers: le groupe torontois The OBGMs, qui donne avec fougue dans le punk-dance-garage.

... et des surprises

Parmi les moments inattendus, Mos Def (qui se surnomme aujourd'hui Yasiin Bey), qui a remplacé le rappeur Action Bronson (refoulé aux douanes après avoir soulevé la controverse pour ses chansons au contenu misogyne) samedi, un jour après avoir partagé la scène avec A Tribe Called Red et qui fait le saut sur scène avec Kendrick Lamar.

Jeudi soir, Mos Def s'était également produit au Club Soda. «Il était déjà en ville», a indiqué la responsable des relations de presse, Caroline Audet.

Pour un festival, ce dénouement heureux inespéré a un impact majeur sur les réseaux sociaux (tous comme les enfants de Rivers Cuomo qui sont montés sur scène avec Weezer).

Autre moment showbizz du week-end qui a fait le tour du monde, la présence en coulisses, samedi, de la mannequin et comédienne Cara Delevingne, amoureuse de St. Vincent, qui se produisait en après-midi.

L'importance du site

Si des festivaliers ont remarqué une qualité de son différent d'une scène principale à l'autre, l'équipe d'evenko n'a rien noté. Et si Osheaga affiche complet depuis quatre ans, Nick Farkas ne dit pas encore mission accomplie pour la programmation. La renommée du festival grandit, mais ne suffit pas. «Les gens attendent encore le line-up pour acheter leurs billets.»

«Bien servir le client» est une mission toujours renouvelable, ajoute Jacques Aubé. Il faut toujours améliorer l'expérience du festivalier. La compétition est forte.»

C'est connu, le producteur evenko attend l'autorisation de la Ville pour agrandir la capacité d'accueil de son site du Parterre de l'île Sainte-Hélène. Il voudrait que la capacité maximale de festivaliers bondisse de 45 000 à 60 000 spectateurs en 2017. «Autour des scènes principales», a précisé Nick Farkas.

En conférence de presse, le patron de la programmation a rappelé qu'Osheaga a dû injecter près de 1 million de dollars supplémentaires - sur un budget de plus de 13 millions - en raison de la faiblesse du dollar canadien.

La force du dollar américain pourrait par ailleurs avoir eu un impact sur l'achalandage. Environ 46% des festivaliers d'Osheaga provenaient de l'Ontario et 13,8% des États-Unis (comparativement à 8,65%). Le tiers des festivaliers venait du Québec.

Avec des articles élogieux dans Billboard et Pollstar le week-end dernier, la notoriété du festival pourrait augmenter aux États-Unis, selon evenko.