Pierre Kwenders, Bernhari, Seoul, Milk & Bone. Ces artistes québécois portent tous le festival Osheaga dans leur coeur. Certains en gardent de beaux souvenirs comme festivaliers... et tous s'apprêtent à y faire entendre leur musique pour la première fois, le week-end prochain. À quelques jours de ce baptême, La Presse a recueilli leurs impressions.

Milk & Bone

À la même date l'an dernier, le duo Milk & Bone n'avait diffusé qu'une seule chanson, New York. Un an plus tard, le duo formé de Camille Poliquin et de Laurence Lafond-Beaulne est à l'affiche du festival Osheaga, vendredi en fin d'après-midi, après s'être produit au Festival de jazz et au Festival d'été de Québec. Décollage rapide pour ce tandem de musiciennes aguerries qui, séparément, ont accompagné nombre d'artistes (Alex Nevsky, Ariane Moffatt, David Giguère). Elles nous parlent de leur premier Osheaga en tant que Milk & Bone.

Que représente pour vous le fait de vous produire au festival Osheaga?

Camille: Bien que j'y sois allée à quelques reprises seulement, il reste que j'admire Osheaga pour sa programmation. On réussit à y avoir les plus gros noms de l'industrie, tout en laissant une place aux artistes émergents. Respect.

Laurence: Nous sommes de grandes fans du festival. J'y vais comme spectatrice depuis des années et c'est probablement le festival au Québec dont la programmation nous «parle» le plus. Comme nous sommes toujours vraiment impressionnées par les artistes qui y sont invités, c'est un honneur pour nous d'y avoir notre place cette année!

Avez-vous déjà participé à Osheaga en tant que festivalières? Avez-vous un souvenir d'Osheaga à nous raconter?

Camille: J'y suis allée l'an dernier en tant qu'invitée de Laurence. Je suis le genre de personne qui n'aime pas beaucoup les marées de monde, alors vous comprendrez que je m'y suis trouvée un peu mal à l'aise. Mais après une crise d'anxiété au milieu de nulle part, j'ai réussi à me faufiler dans la zone VIP, où j'ai pu me la couler douce en compagnie des copains pour le reste de la soirée en regardant Skrillex sur un écran. J'ai adoré.

Laurence: Je me souviens d'avoir vu Snoop Dogg, Little Dragon, A$AP Rocky, The Black Keys et d'autres artistes en 2012. C'était des spectacles tellement différents, mais tous mémorables. J'ai perdu la voix le lendemain de mon week-end cette année-là, tellement j'avais crié et chanté!

Quel est le concert que vous ne voulez absolument pas manquer à Osheaga cette année?

Camille: FKA Twigs.

Laurence: Je veux ABSOLUMENT voir Kendrick Lamar. J'ai un peu pleuré en voyant que j'accompagnais Ariane Moffatt cette année et que son show était placé exactement en même temps que le sien [samedi soir]. (Dieu, si tu existes, FAIS QUELQUE CHOSE!)

Pierre Kwenders

On peut dire qu'il est demandé, Pierre Kwenders. Le digne représentant montréalais de la world 2.0 a plus d'une vingtaine de spectacles à son calendrier cet été (dont une dizaine à venir). Le «dernier empereur bantou» a notamment participé au spectacle d'ouverture extérieur des FrancoFolies, en juin dernier. Samedi prochain, le natif de Kinshasa se produira sur la scène de la Vallée, dans l'après-midi. Échos de son premier Osheaga.

Que représente pour vous le fait de vous produire au festival Osheaga?

C'est l'un des plus grands festivals internationaux au Canada. Chaque année, la liste des artistes qui y participent est impressionnante. Faire partie de cette liste est plus qu'un honneur. Le festival attire un public jeune qui vient de partout dans le monde, comparativement aux autres festivals de la ville.

Avez-vous déjà participé à Osheaga en tant que festivalier? Avez-vous un souvenir d'Osheaga à nous raconter?

Oui, en 2012. J'ai eu la chance de voir Snoop Dogg pour la première fois sur scène. C'était un moment mémorable.

Quel est le concert que vous ne voulez absolument pas manquer à Osheaga cette année?

Kendrick Lamar. Je suis un de ses gros fans depuis son premier mixtape. Je trouve qu'il représente bien la nouvelle génération du rap. Surtout qu'il dégage cette vibe afrocentrique qui vient rejoindre mon délire musique.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Kwenders

Bernhari

Il était en lice récemment pour le prix Félix-Leclerc remis chaque année à un jeune auteur-compositeur d'ici. Fort d'un très bon premier album paru sous étiquette Audiogram, Bernhari s'est taillé une place dans la programmation d'Osheaga; il sera l'un des rares artistes à y faire résonner la langue française, samedi en début d'après-midi. Une première expérience d'Osheaga tout court pour le chanteur.

Que représente pour vous le fait de vous produire au festival Osheaga?

C'est un honneur de faire partie de cette édition du festival. Il a bonne réputation, il y a un enthousiasme certain autour de la chose et ce sera aussi pour moi l'occasion de partager ma musique avec un nouveau public curieux et averti.

Avez-vous déjà participé à Osheaga en tant que festivalier? Avez-vous un souvenir d'Osheaga à nous raconter?

Malheureusement, et ce, bien malgré moi, je suis agoraphobe.

Quel est le concert que vous ne voulez absolument pas manquer à Osheaga cette année?

Je tenterai certainement de me promener de concert en concert, si j'en ai la capacité. Je m'intéresse plus particulièrement au concert que donnera Kendrick Lamar.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Bernhari

Seoul

Le trio anglo-montréalais de pop atmosphérique a lancé un premier album remarqué, I Become a Shade, en juin. Nigel Ward, Julian Flavin et Dexter Garcia se produisent à Osheaga en après-midi samedi prochain - «le jour de Kendrick Lamar», ont-ils souligné sur Facebook -, en plus d'être à l'affiche d'un pré-party gratuit, jeudi, au Théâtre Fairmount. Une tournée des grandes villes américaines les attend à l'automne. Ils ont répondu ensemble à nos questions.

Que représente pour vous le fait de vous produire au festival Osheaga?

C'est un festival que nous avons fréquenté à l'adolescence. Ayant grandi dans une ville de taille moyenne en Ontario [Kingston], c'était l'une des meilleures façons pour nous de voir des artistes connus que nous aimions et qui n'auraient sans doute jamais visité notre ville. Bref, une histoire nous relie à ce festival et c'est agréable de voir la boucle se boucler ainsi.

Avez-vous déjà participé à Osheaga en tant que festivaliers? Avez-vous un souvenir d'Osheaga à nous raconter?

Une année, nous y avons apporté des CD que nous avions enregistrés à l'école secondaire. Nous essayions de les lancer sur la scène à la fin des concerts d'artistes que nous aimions. Nous espérions qu'un roadie en ramasse un et l'apporte en coulisses. Ça n'a rien donné, mais ça nous a amusés à l'époque.

Quel est le concert que vous ne voulez absolument pas manquer à Osheaga cette année?

Kendrick! Aussi, Young Fathers, FKA Twigs, tout ce qui implique Dan Snaith [Caribou, Daphni] et plus encore.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Nigel Ward, Julian Flavin et Dexter Garcia, du groupe Seoul.