Le festival Osheaga s'est conclu sur des airs de fête arrosée avec le folk-rock de Mumford and Sons, dimanche soir. Fidèle à son habitude, le groupe anglais a brûlé d'intensité sur scène avec une section de cuivres et un contrebassiste. Des spectateurs étaient en transe au son des pièces rassembleuses que sont Babel, I Will Wait et Roll Away Your Stone. Marcus Mumford s'adressait même à la foule en français. «Santé», a-t-il dit en levant son verre à la marée humaine à ses pieds.

Cette messe folk-rock était le point culminant de la huitième présentation d'Osheaga du côté de la scène principale, alors qu'un party électro avait lieu avec Hot Chip plus loin, sur la scène verte.

Avec une météo généreuse - voire miraculeuse -, des retombées économiques estimées à 50 millions de dollars et plus de 120 000 entrées payantes au parc Jean-Drapeau, la huitième présentation du festival est un succès.

Quelle est la prochaine étape quand le festival affiche complet? «Que ce soit encore mieux pour l'expérience du spectateur, répond Jacques Aubé, vice-président exécutif et directeur général chez le promoteur evenko. Mais être complet après huit ans, c'est une belle réussite.»

Annulations

Seules les annulations à la dernière minute de Frank Ocean, Aezalia Banks, Miguel et Death Grips sont venues brouiller les cartes. «Quand tu programmes plus de 105 groupes, c'est normal d'avoir des annulations», souligne Nick Farkas, vice-président aux concerts et événements.

La circulation s'est grandement améliorée sur les lieux, des scènes principales aux scènes secondaires. Les festivaliers ont beaucoup profité de l'emplacement, assis au milieu des arbres du parc Jean-Drapeau ou se photographiant dans les installations du Village des arts. Les artistes étaient également traités aux petits oignons en coulisse avec la nourriture de Chuck Hughes et des espaces de repos nichés dans les arbres et aménagés près des cours d'eau. Imagine Dragons est l'un des nombreux groupes à avoir dit à quel point son expérience à Osheaga avait été mémorable.

Côté spectacles, la foule a été gâtée: The Cure a enfilé tous ses hits, Beck s'est éclaté sous les feux d'artifice. Du côté des premières visites à Montréal, soulignons le charme de Lou Doillon, le rock sale redoutable de Deap Vally et l'esprit rassembleur de Macklemore&Ryan Lewis.

Carte de visite

Pour Montréal, Osheaga est une carte de visite touristique inespérée, avec 65% des festivaliers qui proviennent de l'extérieur de Montréal. Des vendeurs de bière se réjouissaient même de nous parler «enfin» en français. Nous avons entendu des gens vanter les burgers du Nouveau Palais et les plats végétariens du ChuChai.

Tout au long du week-end, des milliers de photos de Montréal ont circulé sur les Instagram, Twitter et Facebook. Le site magnifique du parc Jean-Drapeau, au coeur de l'île Saint-Hélène, donne lieu à des prises de vue spectaculaires. La plus populaire est la sculpture de Calder devant le fleuve et le centre-ville. Et que dire des feux d'artifice de samedi soir éclatant en haut de la Biosphère.

Parmi les spectateurs, soulignons la présence de Win Butler et Régine Chassagne d'Arcade Fire pendant le spectacle de The Cure, ou encore la visite des candidats à la mairie Denis Coderre et Mélanie Joly, de même que du ministre du Tourisme Pascal Bérubé.

«Notre site est magnifique, mais il va falloir des investissements. Il y a du gravier sur le site, on recouvre les cours d'eau de plateformes, on ajoute des tables à pique-nique. On fait des belles choses, mais peut-être qu'on pourrait nous aider», conclut Jacques Aubé, qui lance un appel aux élus.