Sur papier, Vampire Weekend était en mode rassembleur et estival, hier soir, misant sur les chansons phares de son répertoire plutôt que sur son nouvel album, paru il y a trois mois.

Mais sur scène, le quatuor formé à Cambridge n'était pas au sommet de sa forme. La fatigue? Le décalage horaire post-Japon? La bande du chanteur Ezra Koenig - qui ressemble à l'acteur qui incarnait George McFly dans Back to the Future - menait le spectacle sur le pilote automatique. Quelque peu décevant, compte tenu de l'excellent spectacle donné au Métropolis il y a trois ans.

Les spectateurs, enthousiastes, ont néanmoins passé un bon moment. Il faut dire que le temps ensoleillé était parfait. « C'est la plus belle journée montréalaise que nous ayons jamais eue », a d'ailleurs lancé Koenig à la foule.

Vampire Weekend a des pièces rassembleuses plein son répertoire pour faire danser la foule (Cape Cod Kwassa Kwassa, Oxford Coma). Il faut toutefois souligner la qualité des nouvelles ballades Ya Hey etHannah Hunt, qui mettent en valeur les aptitudes musicales du groupe. Un retour de Vampire Weekend au Métropolis? Très possible... et souhaitable. 

En feu

Après la prestation correcte, mais sans plus, de Vampire Weekend, les membres de Phoenix étaient en feu. Le chanteur Thomas Mars a même fait plusieurs bains de foule.

Si les nombreux spectateurs anglophones à nos côtés connaissaient les paroles des chansons par coeur, ils ne comprenaient pas Thomas Mars quand il s'adressait en français à la foule...

Beaucoup de gens ignoraient que les membres de Phoenix sont originaires de Versailles. Le groupe tient le haut de l'affiche de tous les festivals de musique auxquels il participe cet été, grâce au succès de son albumWolfgang Amadeus Phoenix, sorti en 2009 et lauréat d'un prix Grammy dans la catégorie rock alternatif.

Avec ce succès commercial, le groupe de Thomas Mars (le mari de Sofia Coppola) aurait pu prendre la voie facile. Il a plutôt décidé de se mettre en danger et d'expérimenter avec son nouveau disque,Bankrupt !, sorti au printemps.

Entre une chanson expérimentale de six minutes et des pièces aux aventures musicales audacieuses, le quatuor de Versailles a pris soin d'inclure quelques pièces témoignant de son grand flair mélodique indie pop.

Phoenix a d'ailleurs démarré sa machine au son d'Entertainment, premier extrait de Bankrupt !. ll a poursuivi avec ses tubes Lasso et Liztomania.

Sur scène, le groupe peut compter sur la présence enflammée d'un excellent batteur de tournée, Thomas Hedlund, qui se donne comme si c'était le dernier jour de sa vie.

Ce dernier et Phoenix ont donné un spectacle senti et généreux. C'est tout ce qu'on attend d'un groupe qui se produit dans un festival d'été. Qu'on soit amateur de sa musique ou non.