Dans les années 80, The Jesus and Mary Chain figurait parmi les groupes phares du rock. On fut profondément séduit par la dégaine des frères Jim et William Reid, et par tous leurs frères d'armes qui les accompagnèrent au fil du temps. Jusqu'en 1998, année de leur ultime album (Munki), on en a prisé l'irrévérence voire la délinquance, on a suivi avec intérêt l'imprévisible trajectoire de ces missiles écossais ayant repris du service.

Samedi soir, de jeunes esthètes du rock et leurs aînés étaient au rendez-vous de la scène Verte - foule nettement plus mince, il faut dire, que celle de la veille au concert de MGMT sur la même scène d'Osheaga.

Dans la nuit chaude, on a retrouvé ces mecs un peu rouillés, néanmoins porteurs d'une expression authentique. On pouvait encore se réjouir de cette approche brassicole de punk anglais, blues rock amerloque, Ramones, Velvet Underground, Stooges et plus encore. Les guitares bien baveuses ont dégouliné sur des rythmes jamais rapides, parfois brinquebalants, intenses sur de rares séquences. Parfois à côté de ses pompes, le chanteur a loupé quelques rimes, accusant la bière locale d'avoir altéré sa mémoire. Sympa!

En fait, cette musique un peu croche, un peu pataude, charrie encore quelque chose de substantiel. On était certes dans l'approximation mais plusieurs agrégats des grandes années étaient restés indemnes. Il y avait lieu de goûter quelques bons grooves, bons riffs, bonnes exécutions et moult classiques du rock inscrits au programme, bien au-delà de Some Candy Talking.

Cela étant, on était loin de la visite au musée...