Dimanche, 21h35. Pendant que Weezer fait la pluie et le beau temps - ce dernier, surtout, la soirée est magnifique au parc Jean-Drapeau -, on file en douce à l'autre bout du site d'Osheaga pour voir les têtes grises coiffées de leur icônique, mais néanmoins ridicule, chapeau de robot Lego, refouetter ses vieux succès.

Il y a foule, tout de même, pour les ancêtres new wave, qui disposent d'une scène bellement habillée d'un vaste écran lumineux où est présenté les clips colorés qui accompagnent leurs chansons.

Très étrange de voir ces cinq types reprendre du collier, après s'être fait oublier pendant si longtemps. Les frères Mothersbaugh, à la tête du groupe électro-absurdo-pop, ont depuis oeuvré dans la musique pour séries télévisées (Mark, le chanteur, a composé le thème du cartoon de Super Mario Bros.- merci Wikipedia!) et musique de films. Le dernier album du groupe datait de 1990; dix ans plus tard, il réapparait avec l'album concept Something for Everybody, apparemment conçu à l'aide de focus groups...

Bref, comme s'en étonnait Bob Mothersbaugh, «nous voici en 2010, and ready to whip it again», annonçant ainsi, une vingtaine de minutes après le début du concert, l'un de leurs succès les plus tenaces, Whip It.

Ils n'avaient pas l'air trop rouillés, les trublions de Devo. Propulsés par le jeu d'un batteur (plus jeune que la moyenne sur scène, à vue de nez), le groupe faisait pétiller ses chansons innocentes et accrocheuses, aux textes vaguement débiles. Le genre de truc qui s'écoute avec le sourire, même lorsqu'on doit endurer plusieurs nouvelles chansons méconnues avant de pouvoir croquer dans une vieille. Amusant.