Il n'était que 15h et le parc Jean-Drapeau paraissait déjà plus bondé qu'hier à la même heure, en dépit d'une tête d'affiche aussi fédératrice qu'Arcade Fire. On dirait bien que Evenko réussira son pari d'attirer 25 000 spectateurs pour une seconde journée de suite (et, accessoirement, faire d'Osheaga un événement rentable, une première en cinq ans. Merci Miss Météo, qui nous gratifie encore d'un soleil de plomb, ce qui ne manquera pas de donner du travail aux secouristes, ça sent l'insolation qui carbure à la bière, ici...

Atterrissage en douceur sur le tarmac brûlant d'Osheaga juste à temps pour attraper le groupe indie-folk-rock de Portland Blitzen Trapper, dont les mélodies joliment articulées convenaient parfaitement au décor forestier de la scène verte.

Va pour décor, mais le groupe avait une sérieuse épine dans le pied : le groupe électro-rap Lunice qui pelletait de la basse à qui mieux mieux quelques dizaines de mètres à côté, sur la scène du Piknic Électronik. On l'a dit hier, cette scène est parfaitement aménagée, et la qualité sonore y est assez fameuse. Les deux scènes environnantes (verte, les arbres) en subissent les contrecoups, d'autant plus qu'il y avait déjà foule pour Lunice, on anticipe la folie pour Major Lazer à 17h (on s'en reparle).

Blitzen Trapper, donc, a gardé le moral malgré la grosse basse d'à côté, nous donnant surtout envie d'aller les redécouvrir dans un environnement plus propice. Leurs  albums pour Sub Pop nous avaient charmés (dont les plus récents, Furr et Destroyer of the Void), pour ce qu'on en a perçu, les arrangements délicatement électro-flyés qui ornent ces chansons folk assez traditionnelles paraissaient succulents, mais noyés dans le son de la scène Piknic, nous sommes restés sur notre faim. Meilleure chance la prochaine fois.