Grosse, grosse année pour Nuits d'Afrique. Pour son 25e anniversaire, le plus vieux festival de musiques du monde de Montréal a fracassé tous ses records.

Pour la programmation extérieure, le déménagement définitif au Parterre du Quartier des spectacles s'est avéré une réussite totale. Selon les chiffres officiels, le concert de clôture, donné dimanche soir par Kassav', a attiré 50 000 personnes. Du jamais vu pour le festival, habitué aux plus petites foules du parc Émilie-Gamelin.

Sans être aussi achalandés, les concerts extérieurs de l'Ivoirien Meiway, de la Malienne Oumou Sangare et des Congolais Soukouss Stars ont aussi été très courus.

Quant aux spectacles en salle, l'affluence a atteint 80% de sa capacité, un excellent résultat considérant le nombre d'artistes peu connus au menu, si l'on excepte le parrain Manu Dibango, qui jouait au Métropolis en ouverture.

Record d'affluence sur le site web du festival, enfin, où l'on a constaté une augmentation de 70% du nombre de visiteurs par rapport à l'an dernier.

«Nous avons réussi notre pari et le public était au rendez-vous», a résumé le programmateur en chef Frédéric Kervadec, hier en conférence de presse.

L'augmentation des subventions et des commandites explique pour beaucoup cette année faste. Le déménagement dans le pôle ouest du Quartier des spectacles et le «spécial 25e» ont permis à Nuits d'Afrique d'obtenir un plus grand soutien financier. La commandite privée a ainsi augmenté de 55% par rapport à l'an dernier et le financement public a doublé.

Reste à voir si cette aide n'était que circonstancielle. «On espère que nos partenaires nous suivront à l'avenir», a souligné Ruba Al Chaer, responsable de la commandite.

Chose certaine, la barre est haute et il sera difficile au festival d'offrir moins. Il est désormais prouvé qu'avec des moyens adéquats, les Nuits d'Afrique peuvent faire partie des grands événements de l'été montréalais, au même titre que le Jazz, les Francos et Juste pour rire.

Quelques ajustements seront toutefois à prévoir après cette «année test» au Grand Parterre. «Une meilleure gestion des foules, des écrans géants et une réflexion sur l'espace seront à considérer», concluait hier Hélène Dimanche, responsable de la programmation nationale.

On verra ce que ça donnera lors des 26e Nuits d'Afrique, qui se tiendront du 10 au 22 juillet 2012.