Apparat Band, Shackleton, Kode9, Monolake, Shlohmo, Keith Fullerton Whitman, Clark, Jan Jelinek alias Farben, voilà les artistes ayant électrisé (le néologisme électronisé serait plus juste) mes meilleurs moments passés à Mutek.
Les déceptions ont aussi des noms : Nicolas Jaar avec groupe au Métropolis, Tim Hecker et Stephen O'Malley à l'église St.James United. Et puisqu'il était impossible de tout voir et tout entendre vu la simultanéité de plusieurs concerts, j'ai raté quelques très bons artistes ayant récolté les éloges, tels Jeff Mills, Nouveau Palais ou Roll the Dice.
La treizième présentation du réputé festival montréalais s'est conclue dans la nuit de dimanche à lundi.
Le programme dominical, il faut dire, fut surtout achalandé à l'extérieur : malgré une température sous les normales de saison, le volet Piknic Électronik a attiré beaucoup de monde de l'après-midi jusqu'au début de la soirée. En fin de programme, j'ai pu apprécier les prestations de The Mole et Mathew Johnson. Tour à tour, ils ont suggéré des grooves équilibrés, entre substance électro et musique propice à la danse. Sur la scène principale, la fin d'après-midi, les fréquences étaient plus grand public. J'ai même pu y repérer un mashup de Whitney Houston et Kraftwerk!
Le programme Nocturne 5, l'ultime du treizième Mutek, s'est terminé de belle façon en ce qui me concerne.
Avant que l'Écossais Alex Smoke ne balance ses propositions technoïdes parfois inédites, assorties de rock et musiques contemporaines plus sérieuses, l'Allemand Jan Jelinek, alias Farben, nous a offert un super set.
Ces pointes jazzy funk, assorties d'une vraie recherche texturale et d'une riche banque de sons, pleins de petits bidules qui finissent par s'assembler, tout ça témoigne d'un grand raffinement musical.Idéal pour un dimanche soir au terme de soirées intenses et de nuits très courtes côté sommeil.
Décidément, ce Jan Jelinek ne manque pas d'imagination. On se souviendra de ce très bon tour, joué jeudi au Monument National : créé de concert avec Andrew Pekler, un hommage à la supposée défunte Ursula Bogner avait pour objet d'évoquer son oeuvre audio, photos d'archive à l'appui. Cette obscure pionnière de la musique électronique est tellement obscure qu'elle n'aurait jamais existé!
Délicieux canular...