Un spectacle grand public à la SAT? Oui, c'est possible grâce au pianiste Roman Zavada, à ses compositions accessibles et à ses images d'aurores boréales projetées dans le dôme.

Pour gagner sa vie, le pianiste Roman Zavada improvise souvent pour accompagner des projections de films muets. Contre sa propre nature improvisatrice, il vient de composer une musique qui rend hommage à l'autre nature, celle des cieux étoilés accueillant les aurores boréales.

«C'est un défi pour moi de revenir à quelque chose de structuré après 10 ans d'accompagnement de films muets. Là, c'est un spectacle avec des images et un son tout autour. Je ne peux tout simplement pas improviser», dit-il en entrevue.

Son et images

Pianiste presque autodidacte, il a commencé à composer à 4 ans. Sa mère et le Conservatoire lui ont enseigné les bases, mais il est resté cet esprit libre qui a trouvé un espace à sa mesure dans le Grand Nord.

«Je suis allé à Yellowknife en 2013 la première fois. Le but était d'enregistrer un CD inspiré du Nord et des aurores boréales, de l'éloignement, de la solitude, dans un décor plus grand que nature. Je me suis laissé aller à l'improvisation pure.»

Il est revenu à la maison et a retravaillé les improvisations enregistrées à Yellowknife. Après deux ans de travail, cela a donné des musiques oscillant entre le rock progressif, le jazz et le classique.

Pour les images à projeter dans le dôme de la SAT, le pianiste a fait appel à une petite équipe composée de Pascal Pelletier, Dominic Saint-Amant et Bruno Colpron. Ils ont capté les aurores boréales l'automne dernier avec un dispositif composé de cinq caméras.

«On n'a pas besoin d'effets avec ce spectacle naturel. C'est majestueux. Je voulais justement rendre hommage à cette beauté de la nature à laquelle peu de gens ont accès en temps réel.»

Encore méconnu du grand public, Roman Zavada a effectué un premier enregistrement de ses compositions en 2007. Il avait depuis souvent remplacé Gabriel Thibodeau - qui travaille beaucoup en Europe - pour l'accompagnement de films muets à la Cinémathèque.

«C'est un travail de l'ombre, mais ça me permet d'improviser librement. C'est une belle expérience pour un pianiste.»

Ses Résonances boréales l'éloigneront toutefois du cinéma muet pendant plusieurs mois. Des séances supplémentaires ont déjà été annoncées à Montréal et le spectacle devrait voyager là où les écrans incurvés peuvent accueillir le spectacle des étoiles!

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À la SAT jusqu'au 11 mars, dans le cadre de Montréal en lumière.