Sur des rythmes d'enfer, une souris bionique piétine les claviers d'un trio japonais. Au programme de Mouse on the Keys, on a imaginé un assemblage musclé d'électro-jazz, post-rock, techno, math métal, musique contemporaine et plus encore.

Tokyo dans la place? Oui, mais c'est désormais la planète entière qui s'exprime, où qu'on soit.

Mouse on the Keys a été formé il y a 10 ans par le batteur, claviériste et compositeur Akira Kawasaki et le claviériste Atsushi Kiyota. Au départ, l'idée était de fusionner l'énergie punk hardcore à des propositions musicales complexes, inspirées du jazz et de la musique contemporaine d'Occident ou d'Asie. Dès sa fondation, le groupe a été associé à de multiples installations et événements multimédias.

Pendant un moment, Mouse on the Keys constituait un tandem qui s'adjoignait à l'occasion les services du guitariste et saxophoniste Jun Nemoto. Le claviériste Daisuke Niitome s'est joint plus tard à cette formation qui a lancé trois albums. Connu en Asie, le trio s'est aussi produit en Europe, en Amérique latine et au Canada.

Pour en savoir davantage, nous avons intercepté Daisuke Niitome sur l'autoroute 10, en direction de Sherbrooke, où son groupe se produisait mercredi soir.

Pouvez-vous préciser les éléments constitutifs de votre groupe?

Nous sommes à la fois dans la musique instrumentale et la musique électronique. Nous avons été marqués par plusieurs genres musicaux: nous nous intéressons autant à la musique classique contemporaine qu'au post-rock, au punk hardcore ou à la techno. Certains nous associent au jazz, mais nous ne sommes pas des musiciens de jazz.

Votre musique est donc composée et non improvisée, n'est-ce pas?

Notre musique n'est pas du tout fondée sur l'improvisation; la plupart de nos pièces sont écrites d'abord à l'ordinateur, puis transposées pour une performance physique. Une fois sur scène, nous pouvons varier le jeu et l'interprétation de nos compositions. Oui, nous pouvons improviser un peu sur certaines séquences, mais notre musique est foncièrement écrite.

En tant que musiciens, vous sentez-vous davantage citoyens du monde que Japonais?

Nous vivons tous les trois à Tokyo, mais il est vrai que des groupes semblables au nôtre peuvent exister partout dans le monde. Cela dit, nous ne connaissons pas beaucoup d'équivalents à Mouse on the Keys. Spontanément, je pense à Don Caballero, un groupe américain de math rock/post rock, mais, franchement, nous ne cherchons pas absolument à connaître notre famille rapprochée. Nous nous intéressons plutôt à la grande diversité des styles qui nous influencent.

Avez-vous le sentiment de faire partie d'une communauté de musiciens au Japon?

Oui, nous nous identifions à une scène locale, associée au post-rock et à d'autres styles connexes. Avant de faire cette musique, chacun d'entre nous a reçu au Japon une éducation classique et/ou jazz. Nous n'avons jamais vécu en Occident pendant notre apprentissage ; nous avons découvert toutes ces musiques chez nous, via l'internet. Nos goûts se sont ainsi précisés.

Comment vous présentez-vous sur scène?

Notre instrumentation consiste en une variété de claviers (piano électrique, synthétiseurs analogiques), d'outils numériques et d'échantillons préenregistrés que déclenche notre batteur en temps réel. Nous nous produisons dans toutes sortes de contextes: festivals de jazz, festivals de musique électro, hardcore, etc. Des auditoires de tous âges et de tous styles aiment notre musique. Chaque soirée est différente, on adore jouer!

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Au café-théâtre Côté-Cour de Jonquière ce soir, à L'Astral de Montréal le 18 février (dans le cadre de Montréal en lumière), à La Mitaine de Joliette le 19 février.