Parce que la lumière représente une « discipline transversale cruciale de la science au 21e siècle », l'ONU et l'UNESCO ont fait de 2015 l'Année internationale de la lumière et des technologies fondées sur la lumière (AIL 2015). Pour aider à replacer la lumière, source de vie qu'on tient souvent pour acquise, dans sa relation avec la science, la technologie, la nature et la culture. L'AIL 2015 s'est ouverte à Paris il y a deux semaines sur le thème « Technologies optiques et développement durable ».

Ici, Montréal en lumière, création des gouvernements, avait comme mission de remettre la métropole dans la lumière de février, quand les jours allongent et que l'hiver lui-même s'étire encore un peu. Grâce à la commandite d'Hydro-Québec, la lumière a toujours été partie du spectacle sur le site extérieur de MEL. Depuis quelques années, toutefois, sa dimension spectaculaire a pris une sérieuse coche avec l'émergence de maisons de calibre mondial comme 4u2c (For you to see), Moment Factory, Geodezik ou Turbine qui, avec le 3D et les projections illusionnistes du video mapping, amènent cette technocréation vers de nouvelles frontières.

Institué en 2007, le Partenariat du Quartier des spectacles (PQS), de son côté, a peu à peu pris la charge de l'animation du secteur dont la mise en lumière a constitué une de ses premières actions « visibles » et aujourd'hui la place des Festivals est « en lumière » quasiment à l'année, grâce aux « luminothérapeutes » du Partenariat.

Ainsi, branché à Paris comme ailleurs et soutenu par la Commission canadienne pour l'UNESCO, Montréal en lumière a demandé la permission d'utiliser le logo de l'organisation, « patronage » qui lui a été accordé il y a deux semaines dans une lettre signée de la main même de sa directrice générale. Se réjouissant de la contribution de Montréal en lumière à l'Année de la lumière, Irina Bokova écrit que « Ce festival sera aussi une occasion exceptionnelle de souligner l'interdisciplinarité et les nombreuses applications des techniques liées à la lumière, notamment en science, arts et culture, par le biais de diverses illuminations de sites architecturaux ».

Mardi, au dévoilement de sa programmation extérieure, MEL s'annonçait comme « événement de choix dans le cadre de l'Année internationale de la lumière ». Un « naturel », comme disent les sportifs, qui mènera peut-être à ce « symposium lumière » rêvé par Alain Simard pour le grand anniversaire montréalais de 2017. L'idée est de rassembler, pendant Montréal en lumière il va sans dire, les créateurs de spectacles lumière et les festivals qui incluent ces créations dans leur programmation. Les dirigeants de MEL ont déjà eu des contacts avec leurs homologues de la Fête des lumières de Lyon, du Festival des sculptures sur glace et neige de Bruxelles ainsi d'autres centres festifs hivernaux tels Harbin en Chine et Sapporo au Japon.

Entre-temps, a appris Grand Angle, le Partenariat recevra pendant le prochain Montréal en lumière, une délégation du Global Cultural District Network (GCDN), une organisation américaine qui regroupe les grandes villes où se trouvent, sous une forme ou une autre, un quartier des spectacles ou un district voué à la culture. Les 26 et 27 février, Montréal sera donc l'hôte d'une trentaine de représentants de villes « culturelles », dont Paris et New York, Édimbourg, Bruxelles et Sydney, Shanghai et Hong Kong où la première phase du projet West Kowloon (3,5 milliards de dollars canadiens), sur 1,5 km carré de terre repris à la mer, doit être inaugurée cette année.

C'est le GCDN qui a contacté le Partenariat, explique le DG Pierre Fortin. « Grâce au soutien de l'agence National Endowment for the Arts, le Cultural Districts Network va réaliser une étude sur le Quartier des spectacles de Montréal, qu'ils considèrent comme un cas type de l'intégration de technologies de pointe dans une place publique. »

La question de la coproduction sera aussi abordée. Quand l'installation Mégaphone a été démontée au lendemain de l'élection municipale de 2013, dira encore Pierre Fortin, New York a voulu avoir cette installation interactive de Moment Factory, coproduite par le Partenariat et l'ONF, où un système se reconnaissance vocale transposait la parole des citoyens sur les murs du « bateau » de l'UQAM, rue Président-Kennedy.

Le problème est que Mégaphone avait été conçu à partir de l'infrastructure technique de la place des Festivals, qui ne bouge pas, bien sûr. Et le coût de construction d'un équivalent s'avérait prohibitif, même pour New York. Des projets élaborés en coproduction pourront nous amener des créations d'ailleurs et faire rayonner le know how montréalais encore plus loin.

À la vitesse de la lumière...

À l'agenda

Choc électrique - La guitare électrique et le quatuor à cordes se rencontrent rarement... Au programme de ce soir pour la deuxième collaboration entre le guitariste et compositeur Tim Brady et le Quatuor Molinari - Olga Ranzenhofer, Frédéric Bednarz, Frédéric Lambert, Pierre-Alain Bouvrette - , des oeuvres d'Antoine Berthiaume (Cirque du Soleil), du Vancouvérois Jordan Nobles, Aux premières lueurs - Hommage à Fernand Leduc, composée par Yannick Plamondon de Québec. Brady interprétera aussi sa propre oeuvre Simple Loops in Complex Time



4750, avenue Henri-Julien, métro Mont-Royal.