Ils se sont rencontrés pour la première fois au début des années 80, sur les planches de l'Opéra de Paris, où ils faisaient tous les deux leurs débuts, dans Roméo et Juliette de Gounod. Barbara Hendricks était Juliette. Gino Quilico était Mercutio. Par la suite, ils ont chanté maintes fois ensemble, en plus d'avoir le même agent.

Avec sa carrière internationale s'étalant sur près de quatre décennies, la soprano Barbara Hendricks se passe de présentations. Elle est de retour à Montréal en lumière pour un récital avec piano sous le signe du romantisme, de l'impressionnisme et du cabaret.

«Officiellement, je suis à la retraite, dit Barbara Hendricks. Je ne fais que ce qui me plaît. Je viens à Montréal parce que j'aime la ville et que j'aime le programme de ce récital. Je chante du Brahms et du Fauré en première partie, et du Schoenberg, du Kurt Weill et du Barber en seconde.»

Pour elle, un récital est l'occasion de créer une petite île de poésie où l'on peut s'évader.

«J'emmène le public avec moi en voyage. J'ai eu la chance de vivre une vie de poésie à une époque où il n'y en a plus. C'est important de partager cela avec le public. Même si les gens ne comprennent pas la langue chantée, ce n'est pas un obstacle, car il y a quelque chose dans la poésie qui va au-delà des mots. Il faut laisser son cerveau à la maison et venir au concert avec son coeur.»

Un coeur que l'on devine très occupé, dans son cas, par un nouveau petit-fils et un engagement social qui remonte à bientôt 30 ans. À l'écouter, on comprend vite qu'on n'est jamais vraiment à la retraite quand on s'appelle Barbara Hendricks!

Depuis 1987, elle est ambassadrice itinérante du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

«Je suis aussi présidente d'une fondation en Suède, où j'habite, pour recueillir des fonds pour les réfugiés, dit-elle. Je suis en discussion avec le Haut Commissariat pour aller en Côte d'Ivoire constater la situation des réfugiés sur place, en avril ou mai.»

C'est d'ailleurs en rencontrant des réfugiés qu'elle a mesuré l'importance de la cause qu'elle défend.

«J'ai compris que si ces gens étaient devenus réfugiés, c'est que quelque part, les droits de l'homme avaient été bafoués. Pour moi, la défense des droits de l'homme est ce qu'il y a de plus important. La solution aux conflits et aux situations problématiques dans le monde passe avant tout par le respect de ces droits.»

Le 21 février, 20h, à la Maison symphonique, avec Love Derwinger au piano.