Un site réaménagé, une cour typiquement montréalaise derrière un «triplex» construit avec des conteneurs, la grande scène extérieure finalement à sa place avec Louis-Jean Cormier dessus pour l'ouverture: pour son 15e anniversaire, Montréal en lumière présente l'artiste de l'heure au Québec et ajoute quelques «meubles» dans ses quartiers de la place des Festivals qui, du 20 février au 2 mars, promet de devenir l'endroit le plus lumineux en ville.

Lumineux parce que, comme nous l'expliquera le vice-président programmation Laurent Saulnier, les projections et illuminations de toutes sortes font partie de «l'ADN de Montréal en lumière». 

Avec des avancées comme ce «vidéomaton» par lequel seront projetés sur le mur de la Maison des festivals les visages des visiteurs qui, sur un plancher interactif, activeront des animations vidéo de leurs propres visages, partie centrale de cette «oeuvre vivante et évolutive». Montréal en visages...

Et que dire de Nucléus, monstre cubique de lasers, de lumière et de fumée qui s'éveillera par l'énergie que lui communiqueront les mouvements des festivaliers engagés en son noyau dans une immense séance d'entraînement. Montréal en sueurs...

Pour le festivalier moyen, le liant de toutes ces éclatantes réalisations reste la musique, l'activité principale de Louis-Jean Cormier, quelle que soit la saison. 

«Oui, j'ai donné des spectacles en hiver avec Karkwa», nous dira le leader du groupe en suspens. «T'as les mains gelées, les cordes de guitare cassent. Je me rappelle un soir où notre drummer avait joué avec une couverture de déménagement sur les épaules...»

Rien, toutefois, pour nuire au plaisir de Cormier, qui présentera le jeudi 20 février - sur la grande scène RBC, couverte et chauffée - une version «évolutive» de son spectacle Le treizième étage. «Et des bouts du show en duo que j'ai fait dans l'Ouest avec Adèle Trottier-Rivard...»

Cette édition 15e anniversaire soulignera par ailleurs, le samedi 22 février, le 40e du Théâtre Jean-Duceppe, le 50e de la Place des Arts et le 80e de l'OSM. Bien comptés, ça fait «185 Bravos».

À sa place, la grande scène

Après Louis-Jean Cormier sur la grande scène RBC, qui prend sa juste place au nord de la place des Festivals: Jimmy Hunt, Caféïne, Dead Obies, Jason Bajada, qui a livré hier une fort belle chanson, et, en quatuor, Bet.e&Stef, duo reformé après ce que Stéphane Carreau appelle «un hiatus»... qui a duré huit ans. 

À 21h, DJ et VJ prennent la relève jusqu'à 23h: Roux Soundsystem, Sash'U et autres Salivation Army, Brille Brille et Video Girl, entre autres, pour les yeux. 

Bonne nouvelle: Poirier et ses invités vont «s'occuper» de la soirée du samedi 1er mars menant à la Nuit blanche. Programme complet à montrealenlumiere.com.

Tout le monde dans' cour!

La nouvelle vedette spatiale de Montréal en lumière risque d'être cette structure habitable faite de 18 conteneurs de 40 pieds et qui servira d'abord, sur trois étages, de fond à la grande scène.

De l'autre côté se trouvera une cour typique de Montréal - la ville «invitée» de ce 15e MEL - donnant sur une ruelle tout aussi typique avec ses cordes à linge et tout. Tantôt lounge avec prestation de DJ entre 17h et 20h - Colin Perry en ouverture le vendredi 21 - , tantôt resto-bar, la cour (des grands) constituera un espace de choix à l'abri du vent. Capacité: 300 frileux.

Bouffe-lumière

Pendant Montréal en lumière, la place des Festivals se transforme en un immense espace de dégustation où il y en a pour toutes les bouches et toutes les bourses. 

Pogo à la pintade à la Cour RBC, effiloché de canard au Bistro SAQ, qui propose par ailleurs deux soirées spéciales: Saveurs des Antilles en hommage à Haïti (qui a aussi son stand gourmand) le mercredi 26 et Spéciale Canard le jeudi 27 (il faut réserver). 

Il faut ajouter à cela la toujours populaire Fête des fromages d'ici à la Grande Place du Complexe Desjardins. Une première: les soupes des sept chefs des Laurentides, la région invitée, le samedi 22.

Lumière en famille

Les samedis et dimanches, MEL a encore des spectacles à l'intention des tout-petits et des jeunes de coeur: Henri Godon les 22 et 23 février et Paul Kunigis et son Wapiti les 1er et 2 mars à 14h. 

Avant ou après, on peut visiter la Place de la famille Le Lait où le fait saillant reste la grande glissade, toujours «urbaine» parce qu'on est en ville. 

On laisse par ailleurs au lecteur perspicace le soin de deviner le nouvel emplacement de la Grande Roue Air France...

Montréal en hausse

Selon une étude Ipsos citée hier en conférence de presse par le président Alain Simard, Montréal en lumière a reçu l'an dernier 812 000 visiteurs uniques, en hausse de 38% par rapport à 2010, et le nombre total de visites - sur le site, dans les salles de spectacle et restaurants et à la Nuit blanche - atteindrait 1,3 million (+ 41%). 

Quinze pour cent des visiteurs sont des touristes-excursionnistes et la moitié d'entre eux viennent de l'extérieur du Québec, une baisse de 10% ici.  Bien établi, Montréal en lumière n'en garde pas moins pour son président «un fort potentiel de développement».

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