Béatrice Martin a chanté au Québec, au Canada, en France et même aux États-Unis depuis le lancement du deuxième album de Coeur de Pirate, Blonde, en novembre dernier. Sa rentrée montréalaise, ce soir au Métropolis, est évidemment très attendue.

Récemment, tu as chanté dans quatre villes américaines: New York, Boston, Philadelphie et Washington. Tu as écrit sur Twitter que le spectacle de Washington était le meilleur que tu aies jamais donné. Pourquoi?

Washington, c'était vraiment une grosse surprise pour moi. Je m'attendais à voir surtout des francophones dans la salle, mais quand ils chantaient Comme des enfants, j'entendais leur accent américain. C'était vraiment cool! Je n'ai jamais vu un public aussi absorbé, surtout que c'étaient des jeunes de mon âge. Je suis habituée d'avoir dans mes salles des petits et des vraiment plus grands, mais jamais du monde de 20, 21 ou 22 ans. On dirait que, souvent, pour ceux qui parlent français, Coeur de pirate c'est pas de la musique pour le monde de mon âge. Aux États-Unis, je suis tombée dans une espèce de clique plus indé, plus exotique.

Comment expliques-tu ça?

Je ne sais pas. C'est peut-être une question d'image. C'est drôle parce que les gens me parlent souvent de mes tatouages, mais aux États-Unis personne ne m'en a jamais parlé. Je ne me compare à personne d'autre, mais quand tu vas à un concert de Sigur Rós, tu n'y rencontres pas des enfants, mais des gens de 20 à 35 ans. J'ai l'impression de tomber dans cette catégorie de musique un peu exotique que les gens viennent de découvrir parce qu'ils sont allés sur un blogue... J'ai un peu le meilleur de deux mondes: je peux être grand public comme je peux être plus obscure aussi.

Où vas-tu chanter au cours des prochains mois?

Je retourne en France où je vais faire un arrêt à Paris pour les Victoires de la musique le 3 mars avant de reprendre la tournée. J'étais super surprise de voir que Blonde est déjà nommé dans la catégorie Album «chanson» de l'année. C'est une belle reconnaissance de la part de l'industrie, mais aussi du public. J'ai aussi des concerts prévus sur la côte ouest américaine au mois de mai.

Tes photos dans le magazine français L'Officiel hommes ont suscité toutes sortes de réactions au Québec. Tu t'y attendais?

J'ai trouvé ça drôle parce que c'était tellement évident que les gens allaient réagir comme ça. On a même fait des débats là-dessus à la télé! C'est un peu fou parce qu'il se passe vraiment beaucoup d'autres choses dans le monde... En plus le magazine était sur les étagères en décembre, même à Montréal, et personne n'en aurait parlé si La Presse ne les avait pas ressorties. Ça ne me dérange pas, ces photos sont très bien faites. Mais je ne comprends pas pourquoi des filles comme Rihanna et Katy Perry peuvent être pas mal plus dénudées que moi dans des magazines comme GQ ou Esquire sans qu'on leur fasse des reproches.

À quoi peut-on s'attendre de ta rentrée au Métropolis?

Ça ne sera pas comme le concert de lancement de l'album (au Rialto) où j'avais surtout fait des nouvelles chansons. Il y aura des chansons du nouvel album, des plus anciennes, et je vais probablement faire des chansons spécialement pour l'occasion, des reprises ou des nouvelles chansons. On en a quelques-unes de côté qu'on n'a pas vraiment jouées encore.

Coeur de Pirate, au Métropolis, ce soir, à 20h. En première partie: Leif Vollebekk.