Nous avons parlé à Brad Barr au téléphone, il y a deux semaines, alors que Sarah Pagé, Andrés Vial, son frère Andrew et lui quittaient Montréal dans leur camionnette de tournée pour une série de spectacles dans des petites villes américaines. Depuis la sortie de son premier album, le groupe a donné plus de 50 spectacles, s'ajoutant aux 100 autres qui ont précédé. Après sa participation à l'émission de David Letterman, en janvier dernier, le quatuor a pris le temps de s'enfermer dans un appartement du Mile End pour écrire de nouveaux morceaux.

Racontez-nous dans quelles circonstances vous avez été invité à l'émission Late Show de David Letterman, le 5 janvier dernier?

Nous allons souvent à New York. Depuis l'été dernier, nous y avons fait 12 spectacles. L'une des agentes de David Letterman (Sheryl Zilikson) a finalement pu venir nous voir à la fin du mois d'octobre et nous avons été programmés pendant le spectacle de Tina Fey. C'était surréel. Deux émissions étaient enregistrées ce jour-là. Il a fallu se lever à 4 heures du matin pour la répétition et revenir enregistrer au studio à 10h. L'autre groupe invité était Blind Pilot. C'était une coïncidence, car il était déjà prévu que nous fassions la première partie de certains de leurs spectacles en février.



Est-ce que votre performance à Letterman a eu des répercussions?

Des gens que je n'avais pas vus depuis 20 ans m'ont envoyé des messages. C'est extraordinaire d'avoir de telles réactions. Pour beaucoup de gens, aller à David Letterman est synonyme de consécration (de «you made it», dit Brad Barr en anglais). Ils pensent que nous avons un autobus de tournée et que nous achetons des maisons. Ce n'est pas le cas, mais c'est O.K.!

Qu'est-ce que ça fait de partir en tournée en emportant la harpe de Sarah Pagé?

Elle est sous mes pieds en ce moment. On la met sur le côté et c'est comme un oreiller. En mars 2010, nous avons fait une tournée avec Timber Timbre et Low Anthem et nous avons loué une harpe dans chaque ville. C'était souvent chez une gentille dame qui a beaucoup de chats. C'était agréable, mais c'était parfois long de jaser et de prendre le thé. Nous sommes même tombés sur la harpe qui a servi à la bande originale du film Predator (avec Arnold Schwarzenegger).

Vous collaborez souvent avec d'autres musiciens (Patrick Watson, Marie-Pierre Arthur, Katie Moore, Arthur H). Vous qui êtes natifs du Rhode Island et qui avez vécu à Boston, à quel point la scène musicale montréalaise est-elle particulière?

C'est ce qui est le plus gratifiant dans ma vie: de faire partie d'une communauté de musiciens composée de gens que je considère comme des amis très proches. À Boston, les auteurs-compositeurs étaient plus éparpillés. Dans le fond, c'est pour cela que j'ai déménagé à Montréal.

Quel spectacle préparez-vous pour Montréal en lumière?

Nous serons accompagnés d'une section de cuivres. Nous venons de prendre deux semaines pour écrire de nouvelles chansons. Espérons que certaines seront prêtes. Avec toutes les tournées, nous n'avions pas eu le temps de nous retrouver. Nous avons utilisé un studio «potluck» du Mile End près du Café Olympico. Nous faisons comme si que nous étions en train de faire un album en nous enregistrant.

The Barr Brothers, en spectacle ce soir au Club Soda, avec Julien Sagot en première partie.