La troupe de cirque australienne Gravity & Other Myths a reçu un accueil triomphal, hier soir à l'Agora de la danse, au terme de la première d'A Simple Space. C'est l'un des rares spectacles à avoir soulevé la foule de la sorte. Et pour cause. Car ils nous en ont mis plein la vue, ces Australiens, avec leurs jeux débiles!

Ceux qui cherchaient un sens au nom de la compagnie ont vite compris. Les sept acrobates devant nous défient les lois de la gravité avec leurs figures acrobatiques plus épatantes les unes que les autres. Des acrobaties qui sont le résultat des défis improbables que se lancent ces joyeux drilles.

Car tout, dans cette pièce d'un peu plus d'une heure, est matière à jeux et à défis. Point de dramaturgie ou de «moments poétiques» dans cette pièce à cheval entre l'acrosport et l'acrobatie. Le but du jeu: s'amuser et s'essouffler. Un essoufflement que l'on ressent par procuration. Regardez-moi, par exemple: je suis épuisé...

À peu près tous les numéros prennent la forme de gageures. Celui qui sautera à la corde sans trébucher (chaque fois, le perdant retire un vêtement), celui qui fera le plus de saltos arrière, et même celui qui arrive à retenir son souffle plus longtemps que le collègue en équilibre sur ses mains!

Les sept interprètes - cinq hommes et deux femmes - multiplient les figures acrobatiques d'équilibre, de main à main, de bascule et de banquine avec une précision et une vitesse affolantes. En se lançant, en s'attrapant, en se grimpant dessus, mais aussi en se faisant tomber et même en provoquant des combats.

La troupe est également en constante interaction avec le public. Des spectateurs seront d'ailleurs choisis au hasard pour s'étendre sur la scène, juste en dessous de l'une des jeunes artistes qui fait un numéro d'équilibre sur canne au-dessus d'eux. Une façon de constater de visu l'effort et la virtuosité des artistes.

On nous remettra également de petites balles en plastique à lâcher sur les artistes pendant qu'ils exécutent des figures d'équilibre. Amusant.

Quelques numéros d'agilité sont également remarquables. Par exemple cet acrobate qui résout le cube Rubik pendant son numéro d'équilibre sur tête. Ou encore cette voltigeuse en équilibre sur une perche hissée par deux colonnes d'acrobates, qui se laisse tomber par-derrière pour ne tenir que par ses pieds «à la manière d'une chauve-souris», dixit mon accompagnatrice.

Le spectacle se termine en apothéose avec un numéro de bascule hallucinant. On en ressort soufflé par toutes ses prouesses, mais surtout avec le sentiment d'avoir partagé la folie et le plaisir de ces artistes de premier ordre.

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À l'Agora de la danse jusqu'au 12 juillet. Supplémentaire le 12 juillet à 16h.