Pas facile, la vie de clown.

Il faut l'admettre, c'est un don extraordinaire de pouvoir faire rire des centaines de spectateurs en faisant des singeries. En pétant lorsqu'on nous tire le doigt, par exemple. Ou en se promenant sur scène en bobettes, tout en se replaçant le «petit paquet».

C'est pourtant ce que parviennent à faire d'assez jolie façon les Belges Xavier Bouvier et Benoît Devos, qui arrivent sur scène en peignoir en poussant de petits cris aigus et en se faisant des guili-guili pouet-pouet... avant de laisser tomber «la chemise».

Univers déjanté

Dès lors, on se dit que non, ils ne vont pas nous faire ça pendant une heure trente... Heureusement, les numéros varient, et malgré le caractère enfantin de Slips Inside, ce sympathique duo nous entraîne gaiement dans son univers déjanté.

Il y a pourtant, on le sent, un travail colossal dans la mise en scène de ce spectacle de la compagnie Okidok, qui comporte quelques numéros acrobatiques qu'on ne voit absolument pas venir.

Vrai qu'à force de jouer les antihéros, on ne s'attend plus à rien de nos performeurs. C'est dans ces moments de relâche que Xavier Bouvier et Benoît Devos nous surprennent avec des numéros acrobatiques. Non pas spectaculaires, mais tout à fait réussis.

C'est la combinaison de ces performances et des simagrées de nos deux clowns en bobettes qui donnent une couleur singulière à Slips Inside. Et puis, il faut le dire, ils ont deux têtes hilarantes. Et ils maîtrisent parfaitement le langage non verbal de leurs personnages.

Toutes ces petites prises au corps mènent à un combat d'arts martiaux où nos deux zigotos se cassent des planches dessus. Il y a des soirs où il ne sert à rien de réfléchir aux guerres et aux cataclysmes de ce bas monde...

Pitrerie après pitrerie, Slips Inside se termine par le «saut dans la bobette», numéro périlleux s'il en est un, qui clôt cette étrange soirée où l'on part forcément la tête légère, mais le sourire aux lèvres.

Jusqu'au 23 juillet à la TOHU