De retour pour la deuxième année du festival, les joutes d'improvisation circassienne imaginées par Nicolas Fortin et Philippe Trépanier sont de véritables mises en danger pour ces artistes de cirque habitués à répéter leurs numéros jusqu'à ce qu'ils soient parfaits. Les deux matchs prévus ont lieu ce soir et demain soir.

Improvisation mixte. Titre: libre. Discipline: main à main. Contrainte: voltigeur yeux bandés. Durée: 2 minutes 30. C'est parti!

Voilà en somme la formule de l'Impro cirque, évidemment calquée sur le modèle de la Ligue nationale d'improvisation (LNI), avec, bien sûr, un arbitre (Roberto Sierra). Et un DJ pour mettre un peu d'ambiance.

«Ça nous fait sortir de notre carcan habituel, explique Philippe Trépanier, dans une entrevue téléphonique de New York, où il interprète le rôle d'un scientifique fou dans Zarkana, du Cirque du Soleil. Ce sont des créations spontanées très stimulantes pour nous.»

Deux équipes de cinq joueurs s'affronteront ainsi au cours des deux prochains jours dans ce nouvel opus d'Impro cirque, qui regroupe essentiellement d'anciens diplômés de l'École nationale de cirque, mais aussi quelques artistes indépendants.

C'est évidemment le public qui vote pour l'équipe de son choix après chaque improvisation. Et l'arbitre qui tranche. Si vous n'êtes pas d'accord avec son verdict, vous pouvez lui jeter des nez de clown!

Au programme: une dizaine d'improvisations par soir, recoupant plusieurs disciplines de cirque, du trapèze au mât chinois, en passant par les numéros au sol. «Chaque équipe est composée d'au moins un clown, un jongleur, un équilibriste et un contorsionniste», explique Philippe Trépanier, lui-même un ancien de l'École nationale de cirque.

Beau prétexte pour réunir le milieu québécois du cirque, le duo organise depuis deux ans trois à quatre joutes annuellement. Un défi pour ces interprètes qui sont souvent sur la route. Comme c'est le cas de Philippe Trépanier et de son collègue Nicolas Fortin, diplômé de l'École l'an dernier, qui fait un numéro de jonglerie dans le spectacle id, du Cirque Éloize.

L'idée de ces matchs d'impro date de 2009. Les deux compères se sont donné le mot pour organiser un spectacle-bénéfice au profit de collègues blessés, une pratique courante dans le milieu. C'est au cours d'une séance de remue-méninges qu'ils ont pensé à ce concept. Et qu'ils l'ont testé (avec succès!) dans un bistro du quartier Saint-Michel.

«Au début, ç'a été difficile d'attirer des participants, explique Philippe Trépanier. Ils avaient peur. Ils ne se prêtent pas souvent à ce genre d'exercice. C'est un peu contre nature pour eux. Mais ceux qui ont participé aux premiers matchs y ont pris goût et, peu à peu, le milieu du cirque au complet nous a appuyés.»

Après le succès des deux matchs présentés l'an dernier à Complètement cirque, les concepteurs de l'Impro cirque ont même organisé des matchs en Argentine, dans le cadre d'un festival de cirque à Buenos Aires.

Le concept pourrait-il être exporté, comme ce fut le cas de la LNI? «Ça se pourrait bien, répond Philippe Trépanier. On pourrait même imaginer des matchs entre différents pays. Surtout que le langage du cirque est universel. Bien sûr que c'est ce qu'on souhaiterait. Mais pour l'instant, on se contente de créer des ponts.»

Les 8 et 9 juillet à la gare Dalhousie (studio de création du Cirque Éloize), située au 417, rue Berri, au sud de Notre-Dame. Détails: www.montrealcompletementcirque.com