La troupe de cirque Les 7 doigts de la main présentera dès ce soir et jusqu'au 24 juillet à l'Olympia, dans le cadre du premier festival Montréal complètement cirque, son spectacle Cabaret qui marie improvisations de jazz et acrobaties spectaculaires.

«Il s'agit d'un spectacle avec un enchaînement de numéros sans une histoire comme fil conducteur, comme c'était le cas dans les années 30», dit Nassib El-Husseini, directeur général de la troupe. «Il y a un côté cabaret nostalgique, ajoute Shana Carroll, des 7 doigts de la main, qui signe la mise en scène. On a monté ce spectacle exclusivement pour le festival avec des artistes que je voulais voir ensemble. Une rencontre éphémère comme je les aime.»

La Presse a assisté aux répétitions de Cabaret à Verdun et à l'Olympia. À Verdun, Frédéric Lemieux Cormier, qui a participé à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Turin en 2006, avec une roue allemande, s'entraînait sur l'appareil acrobatique aérien qu'il a inventé, le «plus cubique (+3)».

Il s'agit d'un trapèze constitué de quatre barres reliées par deux croix. Il s'acclimate à ce nouvel appareil depuis six mois. Il a travaillé notamment avec Victor Fomine, de l'École nationale de cirque. Il exécute des vrilles autour des barres puis «sort» de son cube aérien en exécutant un saut jusqu'au sol.

Près de Frédéric, Gypsy Snider, autre membre de la troupe créée en 2002, s'entraînait aux claquettes avec Maria Markova, présentée comme une jongleuse exceptionnelle.

Chaînes d'acier aériennes

C'est Faon Shane, autre cofondatrice de la troupe, qu'on voit sur l'affiche du spectacle. Elle exécute un numéro d'acrobatie et de travail musculaire sur trois chaînes d'acier aériennes. Le numéro est captivant et poétique. Lors de sa dernière répétition, hier après-midi, avant la générale du soir, on pouvait mesurer la force qui se dégage de cet exercice.

Faon Shane a créé cet appareil il y a huit ans après avoir quitté le Cirque du Soleil où elle avait été engagée à l'âge de 7 ans. «Je faisais de la corde lisse, donc je suis partie de ce que je connaissais, dit-elle. J'ai commencé avec une chaîne, puis deux et trois. L'acier, ce n'est pas comme une corde, dès que ça tire, ça donne un choc.»

Il a donc fallu qu'elle s'adapte à ces chaînes. «Je dois les laisser me guider, ce qui est difficile dans l'aérien, dit-elle. Ce ne sont pas les mêmes figures que sur la corde. Il a donc fallu que je fasse de la recherche ardue sur cet appareil.»

Faon Shane fait des études en ostéopathie, ce qui l'aide beaucoup. «Je comprends mieux mon corps, quel muscle travaille dans tel ou tel type d'exercice», dit-elle.

Planche coréenne

Puis, Ugo Dario et Maxim Laurin ont installé leur planche coréenne et exécuté des saltos tendus, groupés et carpés. Des figures toujours très spectaculaires, comme on a pu le voir au spectacle des diplômés de l'École nationale de cirque, auquel ils ont participé en juin, même s'ils n'ont pas encore fini leurs études. «Nous avons quatre séquences dans notre numéro», dit Maxim Laurin, qui comprend des saltos simples mais aussi une séquence de doubles saltos enchaînés avec des vrilles.

Maxim est très heureux de faire partie de ce spectacle. Il a participé avec Ugo à la cérémonie d'ouverture des JO de Vancouver. Ils partiront tous les deux à la fin du mois en Argentine avec cinq autres artistes, pour trois semaines d'entraînement. Sacré début de carrière.

Le spectacle permettra aussi de voir la trapéziste française Marion Verd. «C'est la nouvelle petite star du trapèze», dit Shana Carroll. Pour la musique, le pianiste jazz new-yorkais Spike Wilner improvisera avec la chanteuse de jazz Dawn Tyler Watson, surnommée la «reine du blues» à Montréal. Chaque soir, Cabaret accueillera un artiste invité à l'Olympia. La salle a été adaptée pour recréer l'ambiance particulière d'un cabaret.

______________________________________________________________________________

Cabaret des 7 doigts de la main à l'Olympia, du 13 au 24 juillet.