Pour sa première animation, en solo, d'un gala Juste pour rire, Philippe Laprise peut, sans péché d'orgueil, se péter les bretelles! Il a concocté un savant dosage entre le populaire, l'intellectuel, le coquin et le burlesque en présentant une belle brochette d'humoristes et d'animateurs qui ont comblé le public de la salle Wilfrid-Pelletier, hier soir à la Place des Arts. Un gala sur l'orgueil durant lequel on ne s'est jamais ennuyé...

Le meilleur numéro

Contrairement aux trois galas précédents, celui-ci était composé de numéros qui ont pour la plupart fait mouche. Mais s'il faut en nommer un seul, on en choisira deux ex aequo! D'abord, le numéro final du gala livré par Rachid Badouri, qui a raconté, comme seul lui sait le faire, une expérience d'irrigation du côlon hilarante durant laquelle l'«irrigueuse» avait une «vue panoramique sur [ses] deux Timbits fourrés au sirop d'Arabe»! Ensuite, le numéro mené tambour battant par Philippe Laprise, Gino Chouinard et Dave Morissette, qui ont raconté des anecdotes où ils ont fait la preuve qu'ils avaient bien peu d'orgueil, notamment quand Gino Chouinard a fait l'ours pendant six minutes pendant son émission Salut, Bonjour! ou quand Dave Morissette a été couvert de compliments par une Marguerite Blais qui l'avait confondu avec l'acteur Deano Clavet...

La meilleure blague

On la doit à Réal Béland, qui a commis une nouvelle insolence au téléphone en appelant une Mme Jeanine Amyot, 81 ans, de Longueuil, dont l'un des fils se trouvait dans la salle. On a pu apprécier le talent de Réal Béland dans ce genre d'exercice comique qui lui a valu une généreuse ovation. Méritée.

La révélation

Pierre-Luc Pomerleau n'est pas très connu, même si on l'a déjà vu présenter un numéro lors d'un gala Juste pour rire. Il a donné une excellente performance sur l'orgueil, un texte bien écrit et très drôle, donnant des exemples tirés de sa vie personnelle avec ce péché capital, exemples qu'il a puisés dans ses expériences sexuelles avec sa blonde. Le public a beaucoup aimé. On a hâte de le voir en spectacle solo...

La surprise

Elle est venue de Mario Jean, qui a présenté un numéro dans lequel il a joué... un homme simple, fragile et candide qui n'y connaît absolument rien en chars, contrairement à Guillaume Lemay-Thivierge. «Lui, il est fort, il est beau, il saute en parachute, mais y conduit rien qu'une Hyundai!», a-t-il lancé avant d'avouer: «Moi, une fellation en conduisant, je trouve pas ça prudent car j'ai le réflexe de fermer les yeux!» Un numéro étonnant, à la fois drôle et présenté avec une retenue très bien jouée. Mario Jean est encore bien vivant. Et tant mieux. Chapeau, l'artiste!

Paradis et enfer

C'est encore Guillaume Wagner - marathonien des galas, cette année, puisqu'il est présent à chacun d'entre eux - qui a enfilé les habits de l'intellectuel qui prend du recul par rapport au premier degré. Il a expliqué que dans sa jeunesse, on lui avait imposé le raisonnement, la logique et la science, ce qui l'a conduit à l'athéisme. Il a bien développé le thème de l'orgueil, avec son style pince-sans-rire et méprisant. «J'ai pas ça, le péché d'orgueil. Quand tu vas à [l'émission] Deux filles le matin, t'es mieux de pas avoir d'orgueil: "Et toi, Guillaume, qu'est-ce que t'écoutes comme musique le matin, hi hi hi hi hi?", a-t-il raillé. Trop moqueur peut-être, notamment à l'égard du chouchou Éric Salvail. Du coup, pas d'ovation! Jamais rentable de se moquer du paradis...