Hier soir au Théâtre Maisonneuve, Arturo Brachetti présentait Arturo fait son cinéma, son quatrième spectacle en carrière qui sera en tournée partout au Québec et sur la planète au cours des prochains mois. Le célèbre transformiste italien avait choisi de mettre en vedette son amour pour le 7e art, faisant s'évanouir 80 personnages mythiques du grand écran en moins de temps qu'il n'en faut à Lucky Luke pour sortir son arme.

Devant une vieille télé, entouré de vieux projecteur de cinéma, Brachetti se transforme tour à tour en D'Artagnan, Zorro, Lawrence d'Arabie, Mary Poppins, Spider-Man ou Cruella, toutes des figures marquantes du cinéma de son enfance.

Il emmène ensuite le public en voyage dans l'histoire du cinéma à travers sa propre histoire, depuis le moment où tout a commencé, à l'âge de 5 ans alors que les films lui ont donné le goût du transformisme.

S'en suit un récit autour du chapeau de son grand-père où il personnifie les Casanova, Don Camillo, Gloria Swanson, capitaine Crochet et Scarlett O'Hara, soit 25 personnages tous représentés grâce à un simple chapeau de toile sans fond. Habile, mais un peu long.

Arturo nous plonge ensuite dans le musée des horreurs pour revisiter de mythiques films d'épouvante comme Frankenstein et ceux de Freddy Krueger puis rejoue une scène de L'Exorciste. Puis c'est Massacre à la tronçonneuse qui renait sous nos yeux sans oublier la participation de «La main» de La Famille Adams.

Il poursuit avec un numéro de mime avec comme seul accessoire une bande son imaginaire qui se transforme en pelle, en porte-drapeau, en queue de billard, en épée, etc. Peu impressionnant.

Fan de Lon Chaney - aussi appelé l'homme aux mille visages -, Arturo se lance dans une rétrospective tout en transformations des films de l'acteur américain des années 20. On voit notamment le fil tenant la fourche de Lucifer (dommage) qu'il fait virevolter, mais la finale éblouit par sa rapidité.

Transporté à Paris, le public assiste à un numéro d'ombres chinoises où tous les animaux (chien, chat, colombe, crocodile, lapin, éléphant) défilent sur le mur. Sympathique, mais il faut pourtant le souligner: déjà vu.

Puis c'est l'hommage à l'oeuvre de Fellini, un très beau moment de la soirée dont les références au film du maestro du cinéma italien ne seront pas reconnaissables par tous les publics. De Dolce Vita à 8 1/2 en passant par La Strada, Brachetti sait comme lui seul transformer une robe en chapiteau.

Le cinéma d'Hollywood en seconde partie

Une succession très prévisible, mais pourtant visuellement très belle avec un extrait de La ruée vers l'or de Charlie Chaplin assis sous la neige, E.T., Jack Sparrow, l'agent 007. Puis incursion dans les comédies musicales avec des changements de décors magnifiques de Chicago à Chantons sous la pluie. Passage par Harry Potter et le Seigneur des anneaux dans un registre plus récent.

Autant en emporte le vent en Scarlett O'Hara, puis direction l'espace avec Darth Vader. Une finale digne d'un numéro hommage au 7e art des Oscars. Peu surprenant, mais poétique.

Arturo reste le champion incontesté de la vitesse de changement de costume, mais malgré d'impressionnants effets visuels, de magnifiques décors et des changements de costumes bluffants, la magie n'est pourtant pas au rendez-vous. En s'attaquant à un sujet aussi vaste que le cinéma, Arturo Brachetti perd en originalité et on se demande à plusieurs reprises ce qui est vraiment différent de ce qu'il a présenté par le passé à son public. Peu de surprises, mais un beau spectacle tout de même, plein d'humour.