Vedette de la série française à succès Bref., Kyan Khojandi débarque au Zoofest. Il animera demain soir le gala Stand-Up France-Québec, qui mettra en vedette des humoristes aux accents différents, mais dont l'humour est, selon lui, universel. Entrevue.

«On s'imagine une barrière entre l'accent des Français et celui des Québécois, mais cette barrière n'est pas réelle, affirme Kyan Khojandi. Dans notre gala, on va offrir un spectacle francophone qui inclut tout le monde.»

Après avoir s'être produit dans différents pays de la francophonie, l'humoriste français constate qu'en fin de compte, tout le monde rit des mêmes blagues.

Dans le gala de demain, intitulé Derrière un micro, l'animateur abordera des thèmes universels comme notre dépendance aux réseaux sociaux.

«Il y a un problème dans lequel on s'engouffre et qui est très dangereux», dit-il sans plaisanter, avant de promettre qu'il réussira à tourner même les sujets les plus sérieux en blagues.

Kyan Khojandi s'inspire souvent des phénomènes sociaux pour créer ses numéros. «Je ne parle pas aux spectateurs de l'actualité. Je leur parle plutôt de leurs peurs, de leurs doutes ou de leurs angoisses», explique-t-il.

Une génération qui se bat pour créer

Le Français de 35 ans aime s'entourer d'humoristes de la relève. Il leur a fait une belle place au gala qu'il animera demain. Il est impressionné par la nouvelle génération d'humoristes «qui se bat pour créer».

«J'ai hâte que les gens découvrent de nouvelles têtes», dit-il, soulignant au passage que le gala Stand-Up France-Québec sera diffusé à l'automne sur la chaîne Canal+ en France.

«Je suis ravi de montrer tous les comédiens qui y participeront. C'est important de les faire connaître là-bas, alors que le stand-up a une image encore naissante en France.»

Populaire sur les réseaux sociaux, Kyan Khojandi se sert d'ailleurs de sa renommée pour promouvoir des artistes en début de carrière. «J'aime partager le talent des gens et j'ai la chance d'avoir un auditoire pour le faire», raconte-t-il.

L'après-BREF.

Alors que la série Bref. est terminée depuis sept ans déjà, Kyan Khojandi continue d'en entendre parler tous les jours, lui qui en était l'acteur principal.

Au fil des ans, beaucoup de gens lui ont confié s'être reconnus dans la série, dit-il, ce qui lui a fait chaud au coeur puisque chacun des 82 mini-épisodes était inspiré de sa propre vie et de celle de son entourage.

«C'est 10 ans de problèmes, d'angoisses, de doutes, un condensé de choses vraies qui sont arrivées qu'on a essayé de retranscrire avec l'humour», explique-t-il.

Khojandi se dit très heureux d'être de retour à Montréal. La métropole a eu un impact important sur son développement.

«Tous les gens qui font du stand-up en France aiment venir ici. On s'inspire beaucoup des méthodes de travail. Montréal, c'est comme une salle d'entraînement incroyable», insiste-t-il.

«Je me sens redevable et j'espère lui fournir un bon spectacle.»

Le gala Stand-Up France-Québec sera présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts, demain à 19 h et à 21 h 30. Produit par Arnaud Chautard, il mettra en vedette Mehdi Bousaidan, Maude Landry, Virginie Fortin et Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques du côté du Québec, ainsi que Noman Hosni, Yacine Belhousse, Tania Dutel et Shirley Souagnon.

Kyan Khojandi sur...

> Le plagiat en humour

Appelé à commenter l'affaire CopyComic - cette chaîne YouTube qui dénonce les numéros plagiés par des humoristes français à leurs confrères américains -, Khojandi reste prudent. Tous les humoristes commencent leur carrière en s'inspirant des autres, plaide-t-il. «C'est comme ça qu'on crée en tant que jeune humoriste: on regarde des gens qu'on aime et on reproduit ce qu'ils font. On a besoin de naître de quelqu'un.» Mais il ajoute que même s'il faut du temps aux humoristes pour se développer, il est important qu'ils se détachent de leurs sources d'inspiration initiales pour créer leurs propres idées. «Rien n'égale le plaisir de créer une blague par soi-même, de la dire sur scène et qu'elle fonctionne bien.»

> Un retour possible de Bref.?

L'humoriste français refuse de se mouiller. «Je n'ai pas la réponse à la question», s'est-il contenté de répondre. Une réponse brève, quoi.