Jean-Marc Parent est de retour sur scène avec un ultime spectacle présenté à partir de ce soir au Théâtre Maisonneuve. Intitulé Utopie, il marque la fin d'une trilogie amorcée avec Urgence de vivre et Torture, où l'humoriste a pris soin d'observer l'être humain sous toutes ses facettes. Plongeon dans l'univers rêvé  de Jean-Marc Parent.

Le lendemain matin de sa première médiatique, Jean-Marc Parent se fera opérer pour sa sixième pierre au rein. Mais il sera de retour sur scène le soir même pour raconter son épopée. Pas mal pour un irréductible hypocondriaque!

«Si on me dit qu'il n'y a pas de danger de briser de quoi, je vais y aller ! J'ai déjà fait un show à Juste pour rire avec une pierre en train de passer. J'ai appelé le médecin sur la scène pour savoir si c'était dangereux. J'étais avec Elie Semoune, et il capotait», se souvient Jean-Marc Parent.

«Mon problème a commencé quand mes parents sont partis. C'est la confiance en la vie que tu perds...», ajoute-t-il, un brin ému. Depuis une dizaine d'années, l'humoriste raconte ainsi des anecdotes sur sa peur de la maladie. Utopie ne fait pas exception, ce qui donne lieu à des numéros hilarants, notamment sur le don de sang ou la «nausée d'hypocondriaque».

«Ça fait toujours de très bons numéros. Les gens me trouvent bien peureux jusqu'à tant que quelque chose leur arrive. Ils sont pas mal moins tranquilles que quand c'est moi!», s'exclame-t-il.

Alors qu'il a perdu Léonie, sa seconde mère, il y a un an et demi, Jean-Marc Parent a décidé un soir d'improvisation au Monte Carlo, son resto-laboratoire de Repentigny, de lui rendre hommage. Ce qui donnera lieu à un numéro rempli de tendresse pour les personnes âgées, mais surtout, à la première pièce du puzzle que deviendra Utopie.

«Le show a commencé avec ce numéro-là. Je me suis dit : pourquoi on ne retrouve pas tout le monde qu'on a perdu quelque part?», se rappelle l'humoriste, qui évoque également dans ce spectacle son père décédé à qui il parle dans ses rêves.

«C'est de l'utopie à l'état pur. Je le sais que ça ne se peut pas. Mais j'aime voir les spectateurs embarquer avec moi quand je raconte mes histoires.»

«Deux heures et vingt. C'est le spectacle le plus court que j'ai fait à vie!», lance-t-il.

Des heures d'improvisation

Tout comme pour ses précédents spectacles, Jean-Marc Parent est parti de nombreuses heures d'improvisation pour créer ses numéros. «Je ne suis pas capable d'écrire ! Je vais au Monte Carlo avec Marie-Ève [sa directrice de tournée], je m'assois sur le banc, sans rien avoir préparé, sans thème, et je pars, devant 200 personnes, pendant trois heures. Elle écrit tout ce qui est drôle en coulisses, et dans l'auto, on débriefe ensemble. Le lendemain, je réessaye la même histoire. Quand ça fait trois ou quatre fois que je la raconte pareil, je la place», explique Jean-Marc Parent, qui avoue travailler de la même manière depuis 30 ans.

«Je fais le même humour que je faisais à mes débuts. J'essaye toujours de renouveler le même produit. Je pensais qu'en vieillissant, je n'aurais que des gens de mon âge et en montant dans mes salles. Mais il y a beaucoup de jeunes qui viennent me voir. Une gang est venue me voir en me disant qu'ils regardaient mes numéros sur YouTube. C'est probablement à cause du genre, ce sont des images que je mets dans la tête, ce n'est pas statique», analyse l'humoriste.

En près de deux heures et demie de spectacle, Jean-Marc Parent raconte aux spectateurs de nombreuses anecdotes, tirées de ses virées en Floride, de sa peur de la maladie ou de ses incroyables amis, comme Frank, l'ancien combattant qu'il vaut mieux éviter de chatouiller.

«En général, 75 % de ce que je dis est vrai et j'arrondis. Comme le numéro sur Frank: ce n'est pas son vrai prénom, mais il existe! Au début j'ai hésité, parce que je déteste la violence. Mais je l'ai rendu tellement drôle. C'est vrai que deux gars sont rentrés chez lui pour une invasion de domicile et qu'ils sont mal tombés, pour vrai! Frank n'a peur de rien. Il les a ramassés bien plus que ce que je raconte, par exemple!», s'amuse Jean-Marc Parent, qui relate également ses épisodes d'apnée du sommeil ou la fois où il s'est fait attaquer en Floride.

«J'ai trop d'histoires à raconter. Et juste les raconter à des amis, ce n'est pas assez. Ça me prend une salle!»

Une nouvelle équipe de production

Alors en pleine préparation de son nouveau spectacle, Jean-Marc Parent a dû composer avec le scandale qui a ébranlé son producteur, Juste pour rire. L'humoriste a notamment perdu une partie de son équipe, dont les soeurs Rozon et Véronique Trépanier.

«Véro, c'est un coup dans les dents. Elle m'a appelé en Floride pour me l'annoncer et je pleurais au bout du fil. Je l'aimais beaucoup. J'ai dit à evenko, mon nouveau producteur: "en avant", ça ne changera pas, j'adore faire des shows et rencontrer des gens. Mais le danger est que vous m'enleviez le "derrière". C'est ce qui me pousse», confie l'humoriste, qui a déjà deux ans de spectacles vendus d'avance.

Jean-Marc Parent a aussi décidé de ralentir la cadence et ne donnera que deux spectacles par semaine, en plus de prendre une semaine de congé par mois au cours de cette tournée.

«Avant, je roulais à quatre shows par semaine. Et l'Événement JMP, c'était comme piloter un F18. C'était l'fun, de la vitesse pure et dure. Je vais m'en ennuyer cette année. Peut-être que je le referai. J'ai une idée de ce qui va suivre, par exemple. Mon vrai rêve est que mes salles soient encore pleines pour 15 ans. C'est mon dernier show officiel, avec un titre. Mais après, je veux tomber dans ce que j'aime le plus au monde: n'avoir aucune restriction!», conclut-il.

____________________________________________________________

Utopie, les 10, 11, 12, 17, 18 et 19 juillet au Théâtre Maisonneuve.