Just for Laughs est plus que jamais un aimant à humoristes internationaux. Dimanche, Whoopi Goldberg, Kevin Hart, Seth Rogen, et Judd Apatow seront à Montréal pour juger la finale du Roast Battle, accompagnés de Jimmy Kimmel et de David Spade, ont annoncé hier les organisateurs du pendant anglophone de Juste pour rire.

En entrevue avec La Presse, le président-directeur général de Just for Laughs, Bruce Hills, a lui-même qualifié cette annonce d'«incroyable», hier.

«C'est franchement impressionnant, quoique ce ne soit jamais difficile de faire venir les stars internationales à Montréal. Les artistes aiment la ville et veulent y revenir.»

Le Roast Battle, animé par Jeff Ross, met en scène des humoristes qui s'affrontent - comme dans un ring de boxe - dans une joute verbale où ils s'insultent et usent de leur vivacité d'esprit pour déstabiliser leur adversaire. «C'est un peu comme le film 8 Mile d'Eminem, mais en humour», résume Bruce Hills.

À chaque tour, un humoriste est éliminé par les juges, qui expliquent pourquoi ils ont aimé ou non les performances.

Le tout sera enregistré dès ce soir, et ce, jusqu'à vendredi, à l'Astral, en plein coeur du Quartier des spectacles. Mais c'est la finale qui attirera l'attention, puisqu'elle sera diffusée en direct sur Comedy Central et sur Comedy Network partout en Amérique du Nord, dimanche.

«Ce sera vu par des millions de téléspectateurs», s'est exclamé le patron de Just for Laughs, qui coproduit l'événement.

Montréal, plus bilingue que jamais

L'humour est depuis longtemps l'industrie des arts de la scène la plus florissante au Québec, mais l'humour anglophone n'est pas en reste. Le marché des francophones bilingues est la priorité de Bruce Hills au cours des prochaines années.

«Quand nous avons annoncé [vendredi dernier] la venue de Louis C.K. [demain à la Maison symphonique], les billets se sont tous vendus en moins de 30 minutes. Le marché des francophones bilingues a beaucoup de potentiel. Il y a encore 10 ans de cela, la réalité était tout autre», explique-t-il.

Quand Jerry Seinfeld a commencé sa grande tournée de spectacles, à la fin de l'émission Seinfeld, en 1998, l'humoriste s'était étonné qu'il y ait un délai de quelques secondes dans la réaction du public montréalais à ses blagues, se rappelle Bruce Hills.

«Quand je lui ai expliqué que cette différence s'expliquait par la forte présence de francophones qui assistaient à son spectacle en anglais, il était [étonné et honoré] d'avoir un auditoire bilingue. [...] Aujourd'hui, ce délai dans la réaction du public n'existe plus. Les francophones consomment les grands humoristes américains et britanniques», affirme-t-il.