C'était au tour des anglos, hier soir, d'être les têtes de Turc des Québécois, le temps d'un gala animé par Mike Ward à la salle Wilfrid-Pelletier. L'humoriste, qui se produit dans les deux langues officielles, était tout désigné pour relever le défi. Il a fait une entrée remarquée au son d'une cornemuse, portant fièrement le kilt!

«Je suis bilingue d'origine», a lancé Mike Ward, dont le père est anglophone.

«Aujourd'hui, les gens n'ont plus peur des anglos, mais des musulmans», s'est-il réjoui à la blague, avant d'enchaîner avec un discours axé sur la tolérance, déguisé en propos racistes provocateurs. Un texte aussi drôle qu'intelligent.

Numéros peu convaincants

La soirée commençait sur les chapeaux de roue, mais nous avons été très peu convaincue par le sketch bilingue de Sylvain Larocque et le numéro entièrement en anglais de Jean-Thomas Jobin, «le gars le plus bilingue au monde», qui ont suivi.

Korine Côté a relevé un peu le niveau en se moquant des Anges de la rénovation et autres émissions américaines trop dramatiques. «Le gars qui s'est levé, merci!», a dit Mike Ward au seul membre du public qui a offert une ovation à l'humoriste qui s'en est pourtant bien tiré. Difficile d'en vouloir aux spectateurs qui n'ont visiblement pas encore eu l'occasion de se réchauffer.

Stéphane Fallu a fait son entrée et démontré qu'il n'avait aucun talent pour s'exprimer dans la langue de Shakespeare. Il a terminé son sketch en chantant Amazing Grace avec un choeur gospel. Un numéro apprécié par le public qui comptait quelques bonnes répliques. Mike Ward a ensuite repris le contrôle pour partager avec les spectateurs une savoureuse anecdote arrivée lors d'un voyage en Allemagne et à Amsterdam.

Maxim Martin a enchaîné avec le «malentendu des plaines d'Abraham» et nous a bien fait rire en se moquant des Américains. Mais le public n'a que très peu réagi lors de son passage, contrairement au chaleureux accueil qu'il a offert à Stéphane Poirier qui a voulu démontrer en chantant une recette de cuisine que l'anglais sonnait mieux que le français. Sa présence scénique et son entrain ont visiblement porté leurs fruits!

Olivier Martineau surprend

Mention spéciale à Olivier Martineau que l'on a pu voir évoluer au cours des dernières années sur scène et qui nous a agréablement surpris avec un sketch dans lequel il souhaite devenir britannique. Le sympathique humoriste a définitivement réglé son débit et a fait du chemin!

Le gala Les anglos a visiblement gardé le meilleur pour la fin avec l'explosif duo Mike Paterson/Mike Ward.

L'humoriste anglophone a volé la vedette lors de cette soirée avec son exubérant personnage de cousin montréalais de Rob Ford, prétendant fumer du crack sur scène et jouant la carte du Montréalais anglophone s'exprimant tant bien que mal en français. Les malentendus en prime!

«Impossible de ne pas aimer les anglos quand tu passes du temps avec Mike Paterson», a lancé avec raison Mike Ward. On aurait d'ailleurs aimé que tous les invités du gala soient à sa hauteur et à celle de son animateur.