Un Métropolis plein à craquer a accueilli mercredi soir la nouvelle coqueluche de l'humour féminin américain, Amy Schumer. À 32 ans, la New-Yorkaise possède, depuis avril dernier, son émission hebdomadaire diffusée par la chaîne spécialisée Comedy Central, en plus de jouer parfois dans des séries comme Curb Your Enthousiasm et Girls.

Amy Schumer, c'est la voisine qui gardait vos enfants il y a quelques années à peine. C'est la serveuse blonde du restaurant, toujours souriante et serviable. Grande, sexy...

Bon, d'accord, elle en a peut-être l'air, mais elle a mis de côté la chanson depuis longtemps. Oubliez son allure angélique et innocente. Elle multiplie l'utilisation du f... word et parle beaucoup de sexe. Irrévérencieuse jusqu'au bout de ses ongles manucurés.

Elle parle sexe, mais y entremêle des thèmes comme l'argent, les magazines féminins, le viol, les communautés ethniques, l'alcool, la religion, les relations homme-femme, etc.

Sur le ton de la conversation, cette émule d'Ellen DeGeneres, Sarah Silverman et Margaret Cho nous fait croire être la plus ignorante des blondes pour mieux nous asséner un crochet venu de la gauche qu'on n'avait jamais vu venir. Elle épuise tous les clichés de femme fatale, mais attention au virage!

«J'aimerais être avec un mec pour le reste de ma vie... et lui gâcher la sienne! Dans le fond, on veut trouver un conjoint qui déteste les mêmes choses que nous. Moi, je veux être capable de lui dire: «je te déteste, mais je déteste les autres encore plus que toi» Ouch!

Osée, voire vulgaire, Amy Schumer. Au bout du compte, cependant, c'est le message qui l'emporte. L'humoriste est une féministe spécialiste de l'autodérision, munie d'un cynisme habilement distillé.

«Il y a des hommes qui pensent que lorsque nous dormons, ça ne veut pas vraiment dire non», dit-elle en abordant le sujet du viol.

Un seul bémol. On aurait aimé avoir davantage qu'un court spectacle de moins d'une heure. Aussi, la jeune femme a eu trop recours à ses notes, mercredi.

Les talents de comédienne d'Amy Schumer sont, toutefois, nettement au-dessus de la moyenne et ses textes très bien construits. Oui, la relève américaine s'annonce brillante!