La Presse l'avait vu l'an dernier à Zoofest alors qu'il présentait un numéro au Cabaret Coup de gueule. Il avait été pratiquement la révélation de la soirée. On avait alors écrit que «son monologue [était] une succession d'observations bien tournées sur l'enfance, la pub, l'environnement...»

Un an plus tard, autant dire que la déception est grande. Peut-être trop d'attentes? Mais le «60 minutes avec Simon Gouache» présenté au Monument-National s'est avéré le premier show, cet été, où La Presse a quitté la salle quelques minutes avant la fin.

Simon Gouache ne manque pas de talent. L'ex-étudiant en biologie qui a divergé vers l'humour est un auteur respecté. Il cosigne notamment bien des textes de l'émission Prière de ne pas envoyer de fleurs.

Dans son «60 minutes», il parle aux spectateurs avec familiarité et un sens aigu de l'improvisation. Mais la façon dont il présente son matériel n'est pas encore au point. Il y a comme une retenue chez lui qui freine l'impact du texte. Un texte d'ailleurs inégal.

Les sujets sont parfois intéressants, comme au début du show, quand il développe l'importance de faire bonne impression la première fois qu'on rencontre quelqu'un, prétexte pour parler des préjugés.

Bon passage aussi quand il raconte son «premier show» au Festival du lait de Coaticook. Payé avec un fromage alors qu'il est intolérant au lactose! Il a finalement animé une parade de vaches déguisées plutôt que de faire son solo!

D'autres numéros sont moins solides. Quand il parle de son couple, qu'il considère différent après cinq ans de vie commune, on entre dans la caricature et les généralités. Dommage. Quant à l'anecdote du gars qui enlève des cheveux pris dans le drain de la douche ou qui se met des amandes dans le prépuce, ouep, pas terrible...

Et pourtant, le public a beaucoup aimé, riant souvent et applaudissant de temps en temps. C'est sans doute le principal pour lui, mais il peut mieux faire.

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«60 minutes avec Simon Gouache», ce soir à 19h, au Monument-National.