C'est ce soir que Juste pour rire rendra hommage à Jean-Marc Parent, le plus jeune hommagé de l'histoire du festival. Animé par Stéphane Bureau, le gala promet de souligner le meilleur des 25 ans de carrière du marathonien de l'impro et de l'un des plus gros vendeurs de billets du Québec. JMP revient pour La Presse sur les hauts et les bas de sa carrière.

Q : Aimez-vous les hommages?

R : Je les ai tous vus. À un moment, j'oublie que c'en est un et c'est juste un très bon show. Juste pour rire sait que je capote avec tout, alors ils m'ont bien spécifié que ce n'était pas parce que j'ai 51 ans qu'ils faisaient ça. Ils m'ont dit que j'avais fait pas mal d'affaires qui valent la peine d'être soulignées. Sous cet angle-là, je trouvais que c'était un bien beau compliment. Au moins ça sera réglé. Check!

Q : Vous souvenez-vous de votre première fois sur scène?

R : Professionnellement, c'est avec mon personnage de l'handicapé et c'est Dominique Michel qui poussait ma chaise. Sinon, ça remonte à la polyvalente: je tripais sur la flûte traversière à cause d'Harmonium et je suis monté sur scène avec ma chemise indienne bleu pâle qui était très à la mode à ce moment, pour jouer les Cinq saisons. Sinon, la première fois en humour, c'était avec mon ami Widemir Normil. Il voulait faire de l'humour et moi je ne voulais rien savoir de ça! Il m'avait fait faire un numéro pendant un défilé de mode. J'avais 18 ans je faisais de la course en moto, j'étudiais pour devenir intervenant. Le reste, je m'en foutais.

Q : Est-ce que ça vous pousse à faire un peu le bilan de votre carrière?

R : Je suis plus dans le moment présent. C'est fait, c'est fait. Quand je regarde en arrière, je suis très très fier. Je n'ai aucun regret.

Q : De quoi êtes-vous le plus fier?

R : Des grosses salles comme le Forum de Montréal ou le Colisée de Québec, les nuits d'impro et l'émission de télé. Je suis surtout fier d'avoir réussi à déplacer 20 000 personnes à plusieurs reprises. Je suis également fier d'avoir fait une tournée de spectacles de huit heures pendant trois ans. Je suis aussi bien fier de L'heure JMP. À l'époque c'était vraiment quelque chose: je recevais des fax et on se déplaçait en avion d'une ville a l'autre!

Q : Le spectacle dont vous êtes le plus fier?

R : Je vais dire comme les chansonniers. On est toujours le plus fier du dernier show qu'on a fait. J'adore Torture, mais j'ai bien aimé Urgence de vivre aussi. J'ai fait 10 tournées, 10 shows et c'était vraiment l'fun dans tous les cas, mais avec des énergies différentes.

Q : Le moment le plus difficile de votre carrière?

R : Ça a été l'année où j'ai fait de la radio. Mon gérant m'avait poussé entre deux tournées en me disant: «Faut toujours ben qu'on vive». Je me suis retrouvé là et je n'ai rien pu construire, car à l'époque la station savait qu'elle allait fermer, alors les patrons ne mettaient aucune énergie. C'est le moment de ma carrière que j'ai trouvé dur, surtout que je ne faisais pas de tournée. Je fais ce métier parce que j'ai l'illusion que je ne travaille pas et là ça n'était pas le cas. Quand je n'ai plus de fun, ça m'enlève toute créativité!

Photo: archives La Presse

En 1993, Jean-Marc Parent devient le premier humoriste à présenter son spectacle au Forum de Montréal devant une salle comble.

Q : Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour les 25 prochaines années?

R : D'avoir encore une santé solide et de remplir les salles encore pendant 10 ans. Ce n'est pas plus compliqué que ça! Je traîne l'idée d'une série télé depuis cinq ans avec Juste pour rire. Alors peut-être aussi que ça aboutisse.

Jean-Marc Parent en quelques mots

«J'ai connu Jean-Marc très jeune et j'ai travaillé sur son tout premier spectacle. Quand il a célébré ses 20 ans de carrière, il m'a appelée pour l'Événement JMP, et depuis on remet ça chaque été. Je côtoie beaucoup de monde qui ont du talent et du succès, mais il a cette simplicité qui le caractérise. Il réussit à faire près de quatre heures de show pratiquement improvisé, ce que je qualifie comme étant phénoménal. Après toutes ces années, il réussit encore à me faire rire, et c'est quelque chose!» - Chantal Lamarre, metteure en scène

«Jean-Marc est d'abord et avant tout un talent exceptionnel qui occupe une place unique dans le monde du spectacle. Il a été placé presque instantanément en orbite et a connu une des plus belles et grandes histoires de «come-back» au Québec. Rarement est-on monté si vite et si haut, et a-t-on suscité de critiques aussi sévères, pour finalement aucun échec réel. Rarement ou jamais n'a-t-on également vu quelqu'un revenir d'aussi loin et aussi fort pour confondre ceux qui l'ont critiqué sans même être allés à l'un de ses spectacles.» - Stéphan Bureau, animateur du gala hommage

Photo: archives La Presse

Jean-Marc Parent en juillet 1988, alors qu'il interprète son personnage de l'handicapé.