Ceux qui préfèrent les spectacles intimes aux galas bruyants seront bien servis par cette petite forme sans prétention qui mêle humour, théâtre, musique et cirque. De manière imparfaite il est vrai, mais avec fantaisie et sincérité. Ce n'est pas un hasard si Parfois dans la vie, spectacle de la Bande artistique, a été présenté l'an dernier au festival Montréal complètement cirque.

Mais ne vous attendez pas à vous taper les cuisses durant la performance de 90 minutes de ce duo formé de Marie-Claude Chamberland et Émile Carey, qui forment aussi un couple dans la vie. Parlons plutôt d'une performance charmante faite de petits riens. Avec des numéros qui font sourire, surtout dans les segments muets.

Elle est chanteuse lyrique, lui est jongleur issu du cirque et ensemble ils créent de petits tableaux vivants qui mêlent les genres. Leurs personnages s'opposent. Elle joue la diva capricieuse; lui, le valet de service. Mais ils s'appellent par leurs noms et sortent de leurs personnages, un choix qui n'est pas toujours heureux.

Marie-Claude Chamberland donne le ton dans le numéro d'ouverture où elle fait un tour de chant vêtue d'une robe à cerceaux dans laquelle se trouve dissimulé son complice Émile. Mais les numéros suivants sont inégaux. Le jeu clownesque d'Émile se heurte trop souvent aux interventions maladroites de sa partenaire.

Cela dit, le couple se reprend de belle manière avec un très chouette numéro où Émile jongle en se déplaçant et en montant les marches d'un escalier, pendant que Marie-Claude, en colère pour on ne sait quoi exactement, tente en vain de lui faire échapper ses balles. Dans un autre segment, elle tentera le même coup, mais en le séduisant.

Le numéro final nous fait oublier les jeux de mots douteux de ce spectacle qui aurait avantage à être muet de A à Z (exception faite des chants bien sûr). Avec des cloches dans les mains, les pieds, sur la tête et même sur le corps, notre tandem nous interprète le Canon de Pachelbel. Le genre de numéro étonnant qu'on aurait aimé voir se décliner sous d'autres formes.

Au fond, les deux artistes pluridisciplinaires se dépassent lorsqu'ils jouent avec esprit et humour leurs rôles de cantatrice et de clown-jongleur. Exit les tentatives d'humour et de punch lines. Nul besoin non plus de sortir de ces personnages pour se présenter de manière formelle. Après tout, il faut croire en la magie du théâtre. Les noms des interprètes, on les retrouve dans le programme.

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Jusqu'au 21 juillet à la Cinquième Salle de la Place des Arts.