Présenté hier soir en grande première à la salle Pierre-Mercure, le Komedy Majik Cho est un pari risqué rêvé par Gilbert Rozon et réalisé par Serge Denoncourt, mettant en vedette son complice Arturo Brachetti dans la peau du maître de cérémonie, aux côtés de huit artistes aux styles bien différents. Une impressionnante diversité de tons et de styles qui s'enchaînent au long de la vingtaine de numéros de la soirée.

Les italiens Lucchattino ont ouvert le spectacle avec un numéro à la manière de la commedia dell'arte. Le duo italien interviendra à plusieurs reprises entre les performances avec de faux tours de magie qui feront sourire par moments.

Arturo Brachetti poursuit avec un de ses traditionnels numéros, proposant un voyage autour du monde à travers ses changements de costumes. Le transformiste fait toujours son effet auprès du public grâce à sa légendaire rapidité.

Le français Theo Dari, dit «Laser Man», a enchaîné avec une présentation futuriste tout droit sortie du film Matrix, jouant avec des lasers sur fond musical techno/trans. Bravo pour l'originalité et le style, mais on s'attendrait, avec tous les moyens techniques déployés, à être plus impressionné.

Présenté comme un représentant de la nouvelle génération de magiciens, le québécois Vincent C. fait son entrée sur scène. Irrévérencieux à souhait, le Mike Ward de la magie remplit parfaitement à lui seul le mandat de la soirée en étant à la fois drôle, distrayant et impressionnant dans ses tours de magie. Il attrapera ainsi au vol, entre ses dents, une colombe tirée par un bazooka et jouera du couteau, les yeux bandés, entre les doigts de son frêle assistant. Le magicien présente avec sarcasme Alain Choquette, avec qui le public a visiblement passé un bon moment en participant à ses tours de magie dans lesquels il a réussi à faire de surprenantes prédictions. Chaque spectateur s'est en effet vu remettre un jeu de cartes et, après quelques manipulations, tous avaient un as de pique en main! Sympathique, mais pas inédit.

Points faibles, moments forts

Parmi les numéros moins forts de la soirée, celui d'Ernesto Planas, qui fait apparaître des parapluies par dizaines en dansant la salsa.

Tout droit venu de Winnipeg, Darcy Oake est présenté comme le sex-symbole du Komedy Majik Cho. Après une introduction un peu boiteuse, le magicien propose un numéro époustouflant au cours duquel il fait disparaître Luca Bono entre deux planches. Sans doute le numéro qui aura le plus été à la hauteur de nos attentes.

Agréable surprise de la soirée, le jeune Luca Bono, 20 ans, utilisé tout au long du spectacle comme un assistant raté, éblouit ensuite par ses manipulations de cartes et de colombes. On en aurait voulu davantage!

Dans un ultime numéro, Brachetti dessine dans le sable une perspective de Montréal.

Au final, on s'amuse comme lors d'un bon spectacle de croisière, un show de variétés léger, à la française, dans le genre du Plus grand cabaret du monde. Bref, un spectacle sans prétention qui divertit autant que du bon vieux théâtre d'été.