Les auteurs et les humoristes diplômés de l'École nationale de l'humour, cuvée 2012, ont présenté deux bons spectacles au Monument-National, la semaine dernière. Cette 24e promotion de l'histoire de l'ÉNH a abordé des sujets variés de façon très professionnelle. De bon augure pour leur avenir. Dommage qu'il n'y ait eu que trois représentations au Zoofest.

C'était la première année que les auteurs diplômés présentaient un spectacle. Leurs textes étaient joués par les comédiens Julie Ringuette, Joachim Tanguay, Charles Gaudreau et Sandrine Bisson. Le show commençait avec un sketch de Philippe Côté-Giguère dans lequel l'émission On va se l'dire ressemble à une émission de Jean-Luc Mongrain. Très bien fait, tout comme la rencontre entre un auteur et un producteur, numéro assez drôle de Nicolas Harguindey où «la petite madame» cultivée lisait «son TV Hebdo tous les jours».

Le cours d'intimidation 101 donné par une enseignante diabolique était fascinant. Bravo Justine Philie! S'en est suivie la rencontre d'un mime et d'un mafioso où le descendant de Marceau s'en sort finalement gagnant. Un très beau texte de Julien Carrière.

La crise étudiante avait inspiré deux numéros originaux. D'abord la Boutique pour manifestants, de Nicolas Harguindey: deux manifestants viennent s'équiper chez Manifs Experts! Et puis, SPVM, un sketch percutant de Justine Philie, avec un texte savoureux du genre «frapper pour frapper, c'est la seule façon de jaser».

Humoristes

Le peu que La Presse a vu du spectacle des humoristes était d'une qualité identique. Sorte de show burlesque dansé, le numéro d'ouverture avec les 15 diplômés était dynamique, audacieux et marrant.

Le premier diplômé à s'élancer seul sur scène fut le Français Benjamin Picaud, bien intégré merci, qui parle à un moment donné avec un débit impressionnant, supérieur à celui de la fibre optique!

Martin Boileau a beau être le plus âgé des diplômés de 2012, il a ensuite fait montre de belles qualités avec son personnage de malchanceux qui célèbre sa fête en solitaire, se faisant même la bascule tout seul! Un numéro touchant et subtil.

Puis, Serge-Yvan Bourque a choisi un numéro qui faisait indéniablement penser à L'handicapé de Jean-Marc Parent. Pas facile de se frotter au même thème mais il s'en est très bien tiré. Très applaudi.

Ensuite, Tony Touch a livré un stand-up classique, parlant d'Anne-Marie Losique, du papier toilette et de l'écologie! Bien fait. En blonde nunuche, Laurie Desjardins-Dufresne a joué à merveille une animatrice de la «très culturelle» Call TV. Enfin, racontant des anecdotes de sa (jeune) vie, Mikael Dallaire s'en est bien sorti, avec beaucoup de naturel sur scène et un texte bien punché.