L'acteur, metteur en scène et musicien Harry Standjofski recrée avec les comédiens Guillaume Tremblay et Jimmy Blais L'homme invisible/The Invisible Man, du poète franco-ontarien Patrice Desbiens.

Présenté à Montréal en mars dernier, ce récit poétique bilingue revient à La Balustrade du Monument-National du 26 au 28 juillet, dans le cadre du Zoofest. Cette oeuvre phare de l'Ontario francophone raconte la quête d'identité et d'amour d'un homme dépossédé, écartelé entre deux langues, deux appartenances et deux univers. Standjofski signe aussi la musique, qu'il interprète à la guitare électrique, en compagnie de Gabriella Hook aux vocalises et à l'accordéon.



Pourquoi avez-vous choisi de présenter L'homme invisible/The Invisible Man de Patrice Desbiens?

On a présenté la pièce pour la première fois à Kingston en février 2011. J'avais été invité par la directrice artistique du Theatre Kingston [Kim Renders], qui m'avait dit: «Tiens, j'ai une pièce bilingue et je crois que tu serais l'homme idéal pour faire la mise en scène.» Je connaissais l'écriture de Patrice Desbiens, mais pas cette pièce. J'en suis tombé amoureux dès que je l'ai lue. À Kingston, c'était un choix risqué parce qu'il n'y avait pas assez de francophones dans les salles. Mais le show était vraiment bon. On s'est dit qu'il fallait absolument le remonter à Montréal.

Le récit de Desbiens a d'abord été publié en 1981. Comment avez-vous adapté le texte pour la scène?

Dans le livre, il y a une page en français et une page en anglais. Dans la pièce, tous les mots sont là. La question est plutôt de savoir comment tricoter les passages en français et en anglais. C'est un texte qui se prête à tellement de possibilités dramatiques et théâtrales. Avec les choix esthétiques et musicaux, il est clair qu'il se passe dans les années 60 et 70. À la guitare, il y a un genre de jazz fusion mélangé avec un peu de rock'n'roll à la Jimi Hendrix.

Le texte est rempli d'humour noir, mais il est certainement plus noir que drôle. A-t-il sa place dans un festival d'humour?

Une des plus belles surprises des représentations à Montréal, en mars dernier, c'était de voir à quel point le public riait. Mais il est vrai que ce n'est pas une histoire drôle, surtout vers la fin. Et à Zoofest, qui présente des choses un peu différentes du stand-up, on nous a dit que ce serait un bon choix.