Bien belle fête de la «famille Badouri», ce dimanche soir à la salle Wilfrid-Pelletier, avec un excellent gala Party de famille où, fait assez rare, tous les numéros étaient de qualité, drôles et intéressants.

Le spectacle a débuté comme il a fini, en musique, avec un DJ accompagné d'une troupe de percusionnistes et de danseurs. Rachid a alors accueilli... le public, «ses frères et ses soeurs Badouri», haïtiens, asiatiques, français, arabes ou... québécois, faisant comme d'habitude pour chaque «identité» une imitation coupée au laser.

On était déjà plié en deux quand il a abordé le sujet de son père sévère, Mohammed, de sa jeunesse de fils d'immigrés marocains qui ont tout fait pour lui donner une bonne éducation. Rachid et son humour verni d'humanité.

Le show a eu d'ailleurs ensuite la bénédiction du paternel, venu brièvement sur scène: «Bon spectacle salopards!», a lancé Mohammed Badouri à la foule.

Il ne croyait pas si bien dire avec son premier invité, Mike Ward, qui a passé la première couche de peinture sur ce gala familial avec sa couleur préférée, rouge sexuel! Y allant de punchs percutants et... insolemment gratuits! Trop court et trop épicé pour vous servir ici un exemple...

L'humoriste français Le Comte de Bouderbala a ensuite évoqué la «poésie» particulière des rappeurs. Original et apprécié mais pas autant que Jérémy Demay, qui a fait un véritable tabac en parlant des femmes, de Facebook, Google et Yahoo. «Internet, c'est Dieu! Prions notre serveur!»

Pas mal en forme Jérémy Demay. Il a eu droit à la première ovation de la soirée, sa deuxième en deux soirs... après celle à l'Événement JMP. Le Franco-Québécois monte en popularité...

Puis, moment hilarant et dérangeant à la fois quand Rachid a fait croire à une demande en mariage en direct dans la salle. Mais Sophie et Patrick étaient en fait des acteurs. Le coup a quand même marché pendant un bon moment, faisant beaucoup rire mais aussi instaurant un certain malaise que Jean-François Mercier a augmenté en se greffant avec sa manière plutôt crue à l'imbroglio, traitant notamment la «spectatrice» de grenouille et de «vraie conne»!

Après, l'intéressante et philosophique Anne Roumanoff a parlé de l'insolence, de l'ignorance et du racisme, avec doigté et humour. Mais aussi, avec moins de puissance qu'elle ne l'avait fait sur la scène du Théâtre Maisonneuve mercredi dernier.

Puis, André-Philippe Gagnon a charmé avec ses imitations de Fred Pellerin, Pierre Lapointe, Garou, Elvis Gratton, Roy Orbison, les Bee Gees, Boy George, les Red Hot Chili Peppers et Mick Jagger carrément ressuscité sur scène. Grosse ovation spontanée.

Rachid a raconté ensuite ses expériences aux douanes avant d'accueillir François Massicotte, qui a livré une belle performance, nous parlant de sa famille, notamment de ses quatre soeurs et de sa belle-mère. Fort drôle et un texte savoureux. «Le CHSLD, c'est une garderie pour les vieux sauf qu'à 5h, y'a personne qui vient les chercher!»

Le gala s'est achevé en danse à la fois dans la salle et à l'extérieur avec une cinquantaine de jeunes danseurs. Un final dynamique et joyeux, comme une vraie bonne fête de famille.