Samedi soir, après une vidéo d'ouverture très dansante où l'animateur de la soirée débarque sur La planète des femmes à l'ère de l'homme des cavernes, on a retrouvé sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier un Stéphane Rousseau fidèle à lui-même, à l'aise dans son rôle du tombeur macho et prenant au pied de la lettre une citation de Martha Stewart: «Si tu veux connaître une femme, regarde dans son sac à main.» Faisant ni une ni deux, il s'empare de la sacoche d'une spectatrice au premier rang pour en examiner avec humour le contenu: pilule contraceptive, condom et arrosoir sont au menu.

Premier invité de la soirée, Kheiron, qu'on a pu découvrir dans l'excellente webtélé française Bref, déçoit avec un numéro dans lequel il parle de sa copine qui lui annonce qu'elle est enceinte. «J'ai fait une crise d'angoisse, mais rassurez-vous, tout va bien: elle a perdu le bébé», lance-t-il au public refroidi. Puis Mélanie Couture, ancienne sexologue, monte sur scène, dénonçant avec beaucoup d'humour les «guidounes de bar» qui se déhanchent sur les comptoirs. «Débarque du comptoir en liquidation, grosse conne!» dit-elle à la blague.

Simon Olivier Fecteau et Stéphane Rousseau présentent ensuite un duo maladroit où ils tournent en direct une scène du prochain film du réalisateur, dans lequel Rousseau joue une femme. Quelques gags intéressants, mais on sent que le sketch n'est pas tout à fait au point.

C'est ensuite au tour de François-Xavier Demaison de raconter ses expériences amoureuses, incarnant avec succès divers personnages, comme un serveur de restaurant chic «qui vous parle comme si vous étiez en phase terminale» ou un exubérant gynécologue italien. On en aurait pris plus avant que Stéphane Rousseau ne pousse la chansonnette avec son interprétation de Si j'étais une femme, inspirée du célèbre titre de Diane Tell. Belle performance et un texte soigné qui fait sourire.

Puis Anne Roumanoff, une des deux seules femmes de La planète des femmes, a fait un sketch sur les régimes extrait de son nouveau spectacle.

Première ovation

Jusque-là peu impressionné par le gala, on prend une bonne bouffée d'air frais avec l'excellent duo Rousseau/Badouri, transformés pour l'occasion en latin lovers dans un combat de coqs très drôle. Une première ovation debout bien méritée pour les deux humoristes.

Baptiste Lecaplain, étoile montante de l'humour en France, enchaîne avec un numéro sur sa relation avec sa copine, resservant l'éternel cliché de la Québécoise entreprenante et facile.

Déception de la soirée, la finale où les Chick'nSwell ont pour mission de cacher la télécommande au fond de la mer pour que les femmes ne puissent jamais la trouver. Avalés par une baleine et attaqués par une pieuvre géante en carton-pâte, ils ne convainquent pas plus qu'ils ne font rire dans ce numéro burlesque digne d'un sketch de fin du secondaire.

Après un gala sur l'amour et le mariage l'an dernier, La planète des femmes a resservi un cliché après l'autre samedi soir. Si les spectateurs de la représentation précédente (celle de 18h30) ont eu droit à près de 110 minutes de spectacle, nous en avons eu la version écourtée à 90 minutes. Quant à ceux du dimanche, ils auront pu applaudir Louis-José Houde, Anthony Kavanagh et les filles du Crazy Horse...