Petite salle de la rue Sainte-Élisabeth, le Cabaret Underworld a accueilli hier soir l'humoriste française Shirley Souagnon, venue présenter son tout premier one-woman-show au public de Zoofest où elle avait été déjà chaudement applaudie l'été dernier. Et elle n'a pas déçu avec son nouveau spectacle, offrant 1h10 de plaisir et de rire à son (petit) public d'une vingtaine de personnes.

Shirley démarre en se présentant : de petite taille (1 m59) et avec une poitrine qui l'est tout autant, elle tient à préciser d'entrée de jeu qu'elle est bien une femme. «Tu ressembles à Will Smith avec du gloss, m'a dit un mec un jour», lance-t-elle.

Excellente conteuse, Shirley a su adapter avec doigté son spectacle au public québécois. «Montréal, c'est cosmopolite: vous parlez français, vous avez des immeubles à l'américaine et des routes à l'africaine», poursuit-elle.

Après un passage sur les apparences, l'humoriste parle de son amour pour la musique qui la pousse à télécharger illégalement du Justin Bieber: «Eh oui, le téléchargement tue les artistes!»

Elle enchaîne sur Eurodisney - «Une heure d'attente pour une minute de manège: ça me rappelle mon ex» - avant d'aborder avec beaucoup d'humour des sujets plus sérieux comme les inégalités sociales, en parlant des «produits discount» placés en bas des étalages dans les supermarchés et auxquels on ne donne même pas de nom.

Rire des ONG

Après un bref passage sur la vieillesse autour du personnage de sa grand-mère, Shirley Souagnon bouscule l'iPhone: un numéro très habile où elle compare le téléphone d'Apple à la cigarette: «Tu l'allumes avant et après l'amour.»

Coup de coeur de Sketch Up: le passage sur les ONG qui nous a fait rire aux larmes. «Les travailleurs des ONG dans la rue, c'est le deuxième fléau de Paris derrière les pigeons.»

Un récit parsemé de mimiques et d'interprétations de personnages savoureux qui soulève des problématiques comme la discrimination à l'embauche ou l'histoire de l'esclavage.

Bonne actrice, la Shirley, et le public du Underworld est debout et en redemande. Il faut dire que la petite nouvelle a du talent à revendre.