Marcel Leboeuf ainsi que trois autres comédiens, Sylvain Dubois, Alex Bisping et Émile Schneider, viennent de compléter une formation de clown de trois jours avec Louis Fortier afin de se préparer aux répétitions de Post Mortem, a appris La Presse, qui a assisté à la première rencontre avec l'acteur-formateur.

Le spectacle sans paroles créé et mis en scène par Jean-Philippe Pearson (Québec-Montréal, Horloge biologique, Le bonheur des autres) sera présenté l'été prochain dans le cadre du 30e anniversaire de Juste pour rire. Les quatre comédiens se sont initiés à l'art clownesque en suivant un des principes de Louis Fortier: «Vous n'avez qu'un oeil, et c'est votre nez!»

Post Mortem fait le récit de quatre fossoyeurs qui s'apprêtent à mettre en terre le mari d'une jolie veuve, qui sera interprétée par Élizabeth Duperré. «La belle utilise son charme pour les entourlouper, détaille le metteur en scène Jean-Philippe Pearson. Ce qui devait être un simple contrat devient un road trip où les quatre hommes sont amenés à faire le tour du monde.»

Évidemment, chacun des fossoyeurs tombe amoureux de la jeune femme, dont les desseins s'éclaircissent à la fin. «Ils sont tous visités par un songe où ils rêvent de la séduire et de l'embrasser. Évidemment, ils n'y parviennent jamais. C'est un spectacle poétique et musical, dit Jean-Philippe Pearson. Le thème de la mort sert le récit, mais c'est bien sûr une comédie.»

La formation de Louis Fortier, qui a joué l'automne dernier dans Le destin tragique de Tubby et Notubby, visait donc à transmettre aux comédiens les rudiments de l'art clownesque. «Il y a des conventions clownesques à établir. Au fond, les comédiens possèdent tous les outils pour les mettre en pratique, mais je voulais faire ce travail avec quelqu'un qui maîtrise ces règles-là.»

Louis Fortier, qui a été formé à l'école Jacques Lecoq, a beaucoup misé sur la présence et la sincérité de l'acteur, sur la langue universelle du clown, sur l'importance de ses regards, mais aussi sur la qualité d'éveil requis dans un tel spectacle. «Si quelqu'un se lève dans la salle, l'acteur va l'ignorer, mais le clown doit s'en rendre compte, explique Jean-Philippe Pearson. C'est de la matière pour lui. Il doit être à l'affût de la moindre réaction du public.»

Un vieux rêve

Marcel Leboeuf rêvait de jouer dans un spectacle de clowns. «Ça fait longtemps que je pense à ça. Je travaille avec JPR depuis quelques années (Toc, toc, Les fourberies de Scapin), je leur ai dit que si l'occasion se présentait, j'aimerais ça. Et puis le projet s'est concrétisé l'automne dernier. J'ai passé des auditions et j'ai obtenu le rôle.» Alors, plus facile de jouer sans texte? «Pas sûr, répond le comédien. On a beaucoup à apprendre...»

Parmi les autres collaborateurs de Post Mortem, Benoît Laroche, directeur de la création; Marie-Chantale Vaillancourt, conceptrice de costumes, qui a notamment travaillé sur Kooza et Les chemins invisibles du Cirque du Soleil; Simon Carpentier à la composition musicale et Denis Lafontaine, responsable des effets spéciaux, un collaborateur du metteur en scène Franco Dragone.

Du 10 au 20 juillet au Théâtre Jean-Duceppe.