L'objectif d'avoir une foule record souhaité par le promoteur du quatrième HeavyMTL devrait être atteint à en juger par les milliers de fans qui grouillent déjà sur le site en ce deuxième et dernier jour du festival métal. Plusieurs émules de Marilyn Manson ont infiltré ces milliers de fidèles. Jusqu'ici, la cohabitation entre les gothiques et les metalhead purs et durs se passe sans effusion de sang.

Il faut cependant s'armer de patience pour les déplacements d'une scène à l'autre, beaucoup plus que la veille.

Les files s'étirent longuement devant les kiosques à bière, nourriture et toilettes. Un soleil de plomb tape sur la tête des festivaliers, dont plusieurs ont retiré leur t-shirt noir aux couleurs de l'un des dizaines de groupe au programme de cette bruyante mais rassembleuse cuvée 2012.

Même si la journée était encore jeune, la foule était au rendez-vous pour voir à l'oeuvre les vétérans Overkill. La voix éraillée et usée par plus de trois décennies de sexe drogue et rock and roll du vieux Blitz Ellsworth déchirait le parterre actif. Un gars blanc comme un drap a d'ailleurs titubé hors du mosh pit pour aller s'écrouler un peu plus loin dans un rare oasis à l'ombre. Le jeune homme a ensuite dégobillé ses derniers repas devant tout le monde, avant de reprendre graduellement des couleurs.

Sur la scène, Blitz s'époumonait en agrippant à deux mains comme si sa vie en dépendait. Avant de quitter, il a interprété le vieux classique Fuck You, encourageant la foule a entonner le sympathique refrain avec lui. «We don't care what you say. Fuck you!»

Les Français Gojira, visiblement très attendus, ont ensuite pris la relève. Le death mélodique a remplacé le vieux trash métal. Joseph Duplantier et sa bande ont réussi à créer un petit évènement à en juger par l'épaisseur de la foule à cette heure du jour. La recette du groupe est pour le moins efficace: un chanteur death mais accessible, une basse pesante et collante, des riffs accrocheurs et techniques, sans oublier plusieurs envolées instrumentales.  «Vous êtes complètement tarés les Québécois!», a lancé J. Duplantier, avant d'enchainer avec l'Enfant Sauvage, titre de leur dernier album du même nom, qui a connu une bonne réception ici et en France.

Pendant que Trivium s'égosille sur la scène principale, les nostalgiques se sont rendus sur celle de l'Apocalypse située en retrait, pour assister à la prestation des Québécois B.A.R.F.

D'autres gros noms sont au menu en soirée, notamment les pionniers Suicidal Tendencies et Voivod mais aussi In Flames, qui a remplacé Lamb of God à la dernière minute.

Mais inutile de se conter des histoires car un simple coup d'oeil sur cette foule de plus en plus costumée permet de comprendre que les gens attendent le controversé Marilyn Manson et les lugubres membres de Slipknot.

Photo Alain Décarie, collaboration spéciale