Le FTA présente 25 spectacles - dont 10 premières mondiales et 10 premières nord-américaines - du 26 mai au 8 juin prochains. Plusieurs artistes présents ont envie de changer le monde. «On veut témoigner de la vie, note le directeur artistique Martin Faucher. La place du citoyen dans la société bouge énormément: qu'est-ce qu'être un homme ou une femme, qu'est-ce qu'avoir de l'argent, qu'est-ce qu'on dénonce ou qu'on tait? Dans un monde qui bascule vers l'incertain, l'artiste pose les questions.»

Documentaristes

Le théâtre documentaire et son pendant fictif, le théâtre engagé, sont en vogue. C'est là que tente d'agir la comédienne Christine Beaulieu avec J'aime Hydro. «Elle fait une enquête qu'elle veut neutre. Elle pose des questions à Hydro-Québec et aux groupes militants. Chaque représentation se termine par une discussion publique», indique Martin Faucher. Dans cette catégorie, on trouve également deux spectacles italiens, Nous partons pour ne plus vous donner de soucis et Reality. «C'est du théâtre pauvre, qui va à l'essentiel. Il décrit des humains humbles qui essaient de survivre à des contextes sociopolitiques très violents», note Martin Faucher. En danse, le Français Fabrice Lambert est parti de l'existence d'un dépotoir nucléaire en Finlande pour créer une oeuvre célébrant l'humain.

Corps féminins

Manon Oligny travaille depuis longtemps sur le corps féminin. Elle avait notamment collaboré avec Nelly Arcan en 2008. Cette fois-ci, elle s'inspire des écrits de Martine Delvaux pour sa nouvelle création Fin de série. «Elle se questionne sur la puissance du corps féminin, autant que sur son asservissement. On est dans un charnel-intellectuel. C'est assez provocant», estime Martin Faucher. En danse aussi, la Montréalaise Mélanie Demers offrira Pluton - acte 2 et la Torontoise Amanda Acorn présentera multiform(s).

Inclassables

Le musicien Martin Messier aime créer avec des chorégraphes. Il revient au FTA avec Anne Thériault pour Con grazia. «Cette pièce se situe entre la danse et un laboratoire numérique où des objets sont démolis, donnant vie à autre chose», dit Martin Faucher. Après le succès de Yellow Towel, la performeuse Dana Michel livre Mercurial George sur la marginalité. Également inclassable et gratuit sur la place des Festivals: l'artiste visuel 2Fik et la chasse-galerie. «C'est un regard porté sur l'immigration, mais dans le canot de la chasse-galerie. Il revisite un mythe québécois avec tout ce que l'immigration comporte de préjugés, appréhensions et questionnements.»

Transfuges

C'est la première fois que le FTA présente autant d'oeuvres provenant de l'OFFTA, soit Siri de Maxime Carbonneau, Logique du pire d'Étienne Lepage et Frédérick Gravel, en plus de J'aime Hydro de Christine Beaulieu. «L'OFFTA présente des choses qui sont dans une certaine étape de création et de recherche, explique Martin Faucher. L'OFF fait un travail hyper intéressant d'exploration. Il joue pleinement son rôle.» L'édition 2016 de l'OFFTA aura d'ailleurs lieu du 30 mai au 8 juin, en même temps que le FTA.

Incontournables

Déjà annoncées, les oeuvres de Jérôme Bel (Gala), Louise Lecavalier (Mille batailles), Christoph Marthaler (Une île flottante), Normand Chaurette (L'autre hiver) et Romeo Castellucci (Go Down, Moses) restent les incontournables du FTA. «Castellucci nous amène ailleurs, mais, dans la longue séquence d'ouverture, nous sommes confrontés à une femme qui avorte d'un enfant de façon très réaliste, très crue. Ensuite, il bascule dans une immense poésie.»

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Consultez le site du FTA: http://fta.ca