La pièce multimédia Helen Lawrence, créée par le photographe vancouvérois de réputation internationale Stan Douglas et le scénariste Chris Haddock - lui aussi originaire de Vancouver -, ouvrira le Festival TransAmériques (FTA) le 22 mai prochain, a appris La Presse.

Le projet théâtral coproduit par le FTA, le Canadian Stage de Toronto et le Centre national des arts d'Ottawa est présenté ce soir en grande première à l'Arts Club Theatre Company de Vancouver. La pièce a été programmée trois soirs à Montréal, du 22 au 24 mai, au Théâtre Jean-Duceppe.

Helen Lawrence, qui est en gestation depuis plusieurs années, est un «thriller historique» et un «film noir», à mi-chemin entre le théâtre et le cinéma, nous a confié Marie-Hélène Falcon, dont c'est la dernière année à la tête du FTA. Il s'agit de la première incursion de ces créateurs de renom dans l'arène théâtrale.

«Stan Douglas est un artiste audacieux, estime Marie-Hélène Falcon. C'est l'un des grands artistes au monde présentement. Il vient de présenter une magnifique exposition photographique sur le thème des utopies à Paris, au Centre culturel canadien.»

Vancouver, 1948

L'idée de cette pièce multimédia vient de Stan Douglas, qui a représenté le Canada trois fois à la Biennale de Venise et participé à l'événement documenta à Cassel (en Allemagne). Le photographe de 53 ans, reconnu pour ses recréations d'événements historiques, fera renaître Vancouver en 1948.

Une douzaine d'acteurs seront filmés sur scène, grâce à quatre caméras qui les suivront. Ces images seront projetées dans un décor numérique construit à partir de photographies d'archives de Vancouver.

«Pendant que la pièce se déroule, le film se construit sous nos yeux, image par image, explique Marie-Hélène Falcon. Sur le plateau, le spectacle parle deux langages à la fois: celui du théâtre et celui du cinéma. Les acteurs seront à la fois sur scène et sur grand écran.»

Le photographe a ressuscité deux secteurs de la ville que se partageaient des groupes criminels: du côté ouest, les environs de l'hôtel Vancouver, hôtel militaire détruit en 1949, puis, du côté est, Hogan's Alley, zone multiculturelle défavorisée, rasée dans les années 70.

Thriller

Helen Lawrence raconte l'histoire d'une Américaine, Lisa Ryder, qui débarque à Vancouver à la recherche de l'assassin de son mari. Elle se bute à des policiers corrompus et finira par prendre les traits d'une femme fatale pour venger son amoureux.

Qu'est-ce qui a poussé Marie-Hélène Falcon à présenter le spectacle en ouverture du festival?

«Théâtralement parlant, c'est un statement. Ce sont des artistes visuels qui s'emparent du plateau. Il y a de nouveaux joueurs - des cinéastes, des artistes visuels, sonores, numériques - et ça transforme la façon dont on fait le théâtre et dont on organise un récit.»

Stan Douglas s'est entouré du scénariste Chris Haddock, auteur des séries télé Da Vinci's Inquest, Intelligence et Boardwalk Empire (sur HBO), et de la metteure en scène vancouvéroise Kim Collier (cofondatrice de l'Electric Company Theatre). Les trois artistes travaillent ensemble depuis 18 mois.

La direction du FTA doit dévoiler l'ensemble de sa programmation le 24 mars prochain.