Du théâtre-vérité en Irak; un Antigone basé sur la mort d'un jeune manifestant grec; une pièce sur l'exacerbation des identités en ex-Yougoslavie; du théâtre documentaire qui fait le récit du procès de Monsanto contre un fermier de la Saskatchewan. La programmation du FTA, qui aura lieu du 24 mai au 9 juin, est résolument tournée vers l'actualité politique.

«C'est une programmation qui questionne l'époque dans laquelle on vit», a indiqué hier la directrice artistique, Marie-Hélène Falcon, lors du dévoilement des 28 spectacles de danse et de théâtre qui prendront l'affiche ce printemps. «Comme par les années passées, nous avons réuni plusieurs artistes engagés d'ici et d'ailleurs, qui remettent en question les acquis de leur discipline et de leur société.»

En ouverture du festival, le 24 mai, le chorégraphe d'origine brésilienne Guilherme Botelho présentera sa pièce Sideways Rain, qui mettra en vedette 14 danseurs vus «de profil». «C'est une pièce sur la marche de l'humanité, inspirée du flot de la rivière, qui ne s'arrête jamais», explique Marie-Hélène Falcon. Ce même jour, une installation vivante risque de faire jaser dans le Quartier latin: une douzaine de personnes âgées seront assises sur des chaises vissées aux murs, à cinq mètres du sol (!).

En attendant la trilogie Des femmes, de Wajdi Mouawad, la compagnie italienne Motus présentera deux pièces inspirées de la tragédie d'Antigone: Too Late! (Antigone) Contest #2, puis Alexis. Una tragedia greca, inspirée de la mort d'un manifestant grec âgé de 15 ans lors des soulèvements populaires qui ont marqué la crise financière du pays. Toujours d'Italie, le dramaturge Romeo Castelucci présentera sa pièce controversée Sur le concept du visage du fils de Dieu, où un homme s'occupe de son vieux père incontinent sous le regard du Christ, qui apparaît sur une immense affiche.

Danse et théâtre

Côté danse, mentionnons la nouvelle création de Danièle Desnoyers, Sous la peau, la nuit; la reprise de Chutes incandescentes de Clara Furey et Benoît Lachambre; le spectacle-exposition Le corps en question(s) d'Isabelle Van Grimde; Mygale, un solo de Nicolas Cantin; Aaléef, du chorégraphe marocain Taoufiq Izeddiou, figure de proue de la danse contemporaine marocaine; ainsi que les deux pièces de la réputée chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker: En atendant et Cesena, qui mettent en vedette 19 chanteurs et danseurs.

À voir dans le volet théâtre: la création d'Emmanuel Schwartz, qui a écrit et mis en scène la pièce Nathan; la reprise de Chante avec moi, d'Olivier Choinière, qui explore la mécanique du consentement; et Seeds, d'Annabel Soutar (Sexy béton), qui raconte le procès de Monsanto contre un agriculteur de la Saskatchewan. La visite du dramaturge irakien Mokhalled (une première) est bien sûr intrigante. Sa pièce, Irakese Geesten, est un récit-vérité sur la situation en Irak. Idem pour le Croate Oliver Frljic, qui présente Maudit soit le traître à sa patrie, un cri pour la liberté basé sur l'histoire personnelle des acteurs.

Info: www.fta.qc.ca