Pour la première fois de sa carrière, Yann Perreau a dans ses bagages un album qui carbure vraiment à l'énergie qu'on lui connaît sur scène: Le fantastique des astres.

Le touche-à-tout notoire a trouvé en Tante Blanche - le monsieur préfère garder l'anonymat - un compositeur et un réalisateur qui lui a insufflé une nouvelle confiance: «Il m'a coaché comme personne ne l'avait fait. Il me faisait grimper dans les rideaux, il me faisait crier dans J'aime les oiseaux

C'est d'ailleurs son nouvel ami qui, constatant que l'oiseau revenait constamment dans ses chansons, lui a suggéré le titre J'aime les oiseaux.

«Je suis parti lire tous les poèmes que j'aime et j'ai vidé dans le texte une certaine part de colère, un trop-plein que je n'avais pas encore dit de cette façon-là. Si j'avais juste dit j'aime les oiseaux, ça aurait fait lunettes roses. J'aime les oiseaux, c'est mon Ça plane pour moi: sur deux accords, ça dit j'aime la vie mais voici aussi tout ce que je n'aime pas, avec un peu de légèreté sinon ça aurait été trop sévère », dit Perreau en imitant le riff accéléré du tube de Plastic Bertrand.

Très rapidement, il a constaté que cette chanson-locomotive lui attirait un nouveau public. Le vidéoclip et la version uniquement musicale de J'aime les oiseaux ont été vus plus de 80 000 fois chacun sur YouTube et quand il a donné son premier show à Québec, fin avril, environ la moitié des spectateurs le voyaient sur scène pour la première fois.

«J'ai eu deux enfants, j'ai fait une tournée avec le vent dans la face avec l'album À genoux dans le désir qui en a rebuté quelques-uns à cause du mot poésie - peu importe, moi j'ai adoré ça - et je voulais dire au monde "Je reviens et on va faire un estie de party!"»

Yann Perreau ressentait également le besoin d'avoir de nouveaux musiciens qui sauraient manipuler aussi bien l'électronique que l'organique : le bassiste et directeur musical François Plante, le batteur Maxime Bellavance, le claviériste Gabriel Gratton et le guitariste Jean-Alexandre Beaudoin. Ensemble, ils ont réactualisé une chanson comme La vie n'est pas qu'une salope. L'autre soir, à Lavaltrie, Perreau a même servi coup sur coup J'aime les oiseaux et Le bruit des bottes, une autre chanson de colère, lors du spectacle collectif célébrant le 10anniversaire de la petite salle La chasse-galerie.

«Le monde tripait», se réjouit Perreau qui s'attend à ce qu'il y ait de l'électricité dans l'air ce soir dans un Club Soda bondé.

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Au Club Soda ce soir, à 19 h.