C'était le genre de soirée d'été où le temps est si doux que l'on ne voudrait jamais rentrer à la maison. La foule était donc nombreuse à étirer le temps pour cette finale tout en poésie des FrancoFolies 2014.

La Symphonie rapaillée, l'Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Jean-François Rivest et les Douze hommes rapaillés, emportés par les mots de Miron, leur ont donné raison d'être venus.

Juste avant le concert, Alain Simard et Laurent Saulnier, grands manitous des Francos, sont venus sur scène pour les remerciements d'usage, soulignant que cette aventure orchestrale des Rapaillés, déjà présentée deux fois à la Maison symphonique, en serait à sa dernière représentation.

On a du mal à les croire tellement ces fulgurances poétiques ont le pouvoir de déplacer des foules importantes, ce que l'on peut sans contredit qualifier d'exploit en 2014. De plus, avec d'aussi belles orchestrations de la musique de Gilles Bélanger, signées par Blair Thomson, on souhaite que La Symphonie rapaillée ait une plus longue carrière! Ce serait dommage que l'aventure s'arrête.

Les douzes hommes se sont donc avancés, tous habillés de noir, pour ce dernier tour de piste avec l'OSM. Louis-Jean Cormier, sobre et simple, a lancé le bal avec Au long de tes hanches.

Au fond de la scène, cinq écrans carrés faisaient défiler des images en accord avec les paroles de chaque chanson. La sonorisation bien dosée permettait d'entendre assez clairement les instruments de l'orchestre, ce qui n'est pas toujours le cas des concerts symphoniques extérieurs amplifiés.

Tout au long de la soirée, la foule est restée calme et attentive, l'ambiance sereine en accord avec la clarté parfaite du ciel s'assombrissant petit à petit. Parmi les plus beaux moments, on retient la prestation de Richard Séguin, très émouvant dans Pour retrouver le monde et l'amour.

Entre quelques chansons, on a pu entendre des citations de Gaston Miron: «Il y a une fonction sociale de la poésie qui consiste à ne pas avoir peur de ses émotions.» Hier soir, la fonction sociale s'est poursuivie, fondue dans la musique et la fin heureuse et douce d'un festival.