«On donne notre maximum, c'est les FrancoFolies!», a lancé M après seulement quelques chansons, devant l'immense foule massée hier à la place des Festivals. Des milliers de personnes prêtes à «s'exciter» avec le chanteur qui, lui, n'a eu aucune baisse d'énergie de la soirée. Ce qu'il avait d'ailleurs annoncé dès le début.

Oui, il y a Stromae, qui est dans une classe à part. Mais M est probablement un des plus formidables showmans de la francophonie, qui saute, court, met et enlève ses lunettes fumées en forme de M et sert, une chanson après l'autre, ses riffs imparables et sa voix aérienne. À ses pieds, une mer de bras levés battant la cadence, un océan de spectateurs chantant avec lui ses refrains rassembleurs.

M a ouvert en trombe son spectacle, enchaînant un mélange de pièces plus récentes (Mon ego, Faites-moi souffrir) et d'anciennes chansons (Onde sensuelle, À tes souhaits), toutes rock, enrobées d'un éclairage léché, rouge ou bleuté.

La soirée allait déjà donc fort bien quand le chanteur français nous a asséné trois invités-surprises de marque, non sans avoir d'abord fait une déclaration d'amour au Québec : « Pour les Français, ça donne envie de venir s'installer ici ! », a-t-il lancé...

Sont alors arrivés coup sur coup Pierre Lapointe pour Nostalgique (on se souviendra longtemps de son solo de gazou!), Karim Ouellett sur la groovy Le roi des ombres, et la grande copine Ariane Moffatt, sortie de sa tanière pour une interprétation sentie de La belle étoile.

Le reste de la soirée a été encore plus électrique : quand, sur une scène presque toute noire, M a enfilé ses lunettes fluos, qu'on voyait se promener un peu partout sans que son corps soit vraiment visible, on a su qu'il n'allait plus nous lâcher jusqu'à la Mojo Danse finale. Allaient venir alors ses grands tubes, Je dis M - pour laquelle il est descendu dans la foule faire son solo de guitare -, Machistador, Baïa, à un train d'enfer.

M a livré hier essentiellement le même spectacle qu'il avait présenté il y a un peu plus d'un an au Métropolis, entouré seulement de deux musiciens multi-instrumentistes qui font, à eux trois, beaucoup plus de bruit qu'un band de rock normal. Matthieu Chedid, du haut de ses plus de 15 ans de carrière, a ainsi fait la preuve qu'il peut faire danser 1000 personnes comme 20 000 en ajoutant seulement un peu de oumf. Et qu'il a toujours, maintenant, sa pertinence. Une soirée de Francos mémorable de la part d'un artiste d'une générosité exceptionnelle.