Des prix, des voyages, des rencontres, des spectacles... Vu de l'extérieur, Keith Kouna a vécu une année folle, mais le principal intéressé a vu neiger depuis près de 20 ans. Il qualifie de «cool» ses plus récentes aventures. Sans accent français ni langue de bois.

Lauréat d'une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, Sylvain Côté alias Keith Kouna profite depuis janvier d'une résidence d'artiste de 6 mois à Paris.

«Je me suis beaucoup amusé, raconte-t-il. J'ai écrit et joué un peu partout, dans des salles allant de 50 à 1000 personnes. Différentes jauges, comme ils disent ici. C'est une magnifique occasion de poser mes premières pierres en France. J'ai eu beaucoup de latitude et de liberté. C'est un privilège.»

Le musicien a donné 35 spectacles en France en six mois, dont 13 à Paris. Sa résidence d'artiste lui a permis de rencontrer des artistes, des programmateurs ainsi que de «bons tourneurs» (organisateurs de tournées). Il jouera en juillet dans de nombreux festivals dans le Sud (dont Nîmes et Montpellier).

«Les gens comprennent de plus en plus l'accent québécois, même s'il faut changer certaines expressions. Vraiment, les Français s'améliorent», fait-il en ricanant.

Francos

Keith Kouna revient avec plaisir chez lui pour les FrancoFolies. Même s'il retournera en tournée en France par la suite, il parle du rendez-vous de ce soir comme de «retrouvailles fantastiques».

L'artiste précise qu'il y aura «des chansons des deux premiers albums et quelques-unes du Voyage d'hiver». «J'aurai probablement deux pianistes, un Québécois et le Français avec qui je tourne en ce moment. Ce sera un spectacle à la bonne franquette.»

Sorti en décembre dernier, son album Le voyage d'hiver comprend les 24 lieder de Die Winterreise de Schubert, revu et pimenté à la sauce Kouna.

«J'ai toujours aimé cette musique, mais c'est une galère quand même. Je prépare un spectacle plus théâtral avec cette musique. Une dizaine de musiciens pour un échéancier en février.» Montréal en lumière? «Ça ressemble à Montréal en lumière», répond-il en riant.

Prix

Keith Kouna collectionne les prix depuis quelques mois. Outre le prix de l'auteur-compositeur de l'année au Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (2013), il a aussi reçu un prix au GAMIQ pour sa chanson Batiscan. Celle-ci a aussi été choisie «chanson de l'année» par la SOCAN.

«Les prix donnent de la visibilité et facilitent la paperasse, dit-il. C'est une reconnaissance, mais cela n'a rien changé dans ma vie ou ma façon de faire les choses. Dire que je ne pensais même pas la mettre [Batiscan] sur le disque [Du plaisir et des bombes (2012)] au départ.»

Au Gesù mercredi soir, 20h30, dans le cadre des FrancoFolies. Première partie: Barcella.