La famille musicale de Québec prenait d'assaut la place des Festivals, lundi, avec les spectacles de Marième et Karim Ouellet, qui évoluent dans la même bande de musiciens. Les deux amis chantent aussi l'amour. L'amour de l'autre, de la vie.

Qu'il se produise à l'Astral, dans une conférence de presse, à la télé, en France, au Texas, au Centre Bell ou sur la place des Festivals, avec Karim Ouellet, la foule se sent comme à la maison. Les faux-semblants et les discours mis en scène, très peu pour lui.

Entre le Québec et la France, la belle aventure de son album Fox se poursuit depuis novembre 2012. Peu importe l'ampleur de l'occasion, c'est toujours le bon vieux Karim candide, relax et imperturbable qu'on retrouve en spectacle.

Lundi, Karim Ouellet a réuni des milliers de personnes sur la place des Festivals. Une introduction surf-rock a mis la table pour sa première chanson Cyclone. L'ajout de trois choristes (dont son réalisateur Claude Bégin) et deux membres de Misteur Valaire aux cuivres (Jonathan Drouin et Thomas Hébert) donnait une touche soul et rockabilly sixties à ses chansons.

Karim groovait à la guitare. Il a pris la foule en photo, lui a parlé avec sa voix apaisante. Il a fait les accords de A Walk On The Wild Side de Lou Reed pour introduire Fox. Il a invité la foule à se dire «je t'aime» avant Foudre.

Il a salué les filles de la première rangée, a fait Plume en version acoustique, une chanson écrite en 2010 «avec le coeur en mille morceaux». Il a fait danser la foule au son de son tube L'amour. Et King Amid était à ses côtés pour mettre un peu d'ambiance à la Shaggy dans la place.

Koriass, sa soeur de sang Sarahmée et sa soeur de coeur Marième sont venus le rejoindre avant le rappel avec leurs chansons à eux où figure Karim. Ensuite, la tête d'affiche de la soirée a offert une interprétation sentie et vibrante de Décembre avant que la soirée défile et se termine de façon grandiose avec une chorale pendant Marie-Jo. «Quand on est ensemble, tout me semble si beau...»

Oui, tout semblait si beau, lundi soir.

Les FrancoFolies de Karim Ouellet sont loin d'être terminées: il montera sur la scène du Centre Bell, mardi soir et mercredi, en première partie de Stromae. Mais il serait surprenant de le voir de se dénaturer pour l'occasion.

Et c'est le Karim Ouellet authentique qu'on aime en spectacle, même le Karim parfois imparfait. Le Karim dans sa bulle unique allumée par ses grands yeux d'enfants. Comme Alice, Karim est dans son pays des merveilles.

Marième à 19h

En programmant Marième avant Karim Ouellet, les FrancoFolies ont mis en vitrine la belle famille musicale de Québec, lundi soir.

Fidèle à son habitude, l'auteure-compositrice-interprète avait préparé un spectacle estival, chaleureux et rassembleur parfait pour le coucher du soleil. Dommage que la foule manquait à l'appel, à 19h, en ce soir d'école.

Marième a offert ses reprises de Laisse tomber les filles et Ce soir on danse à Naziland, ainsi que sa revisite en français d'Englishman in New York (où elle chante «Une Africaine à Québec» au refrain).

Elle a aussi interprété sa chanson Je t'aime (qu'elle a refaite plus tard avec Karim Ouellet) et des pièces de son nouvel album, Petit tonnerre. Un titre à l'image du grand talent d'interprète de Marième: faire du beau et du bien en toute simplicité avec une voix sentie, lumineuse et des plus honnêtes dans un créneau dont elle est pratiquement la seule ambassadrice au Québec en français. Il n'y a aucune prise de tête dans ses chansons, seulement des battements de coeur.

Ensoleillée par sa crinière de cheveux héritée de son père sénégalais, Marième était accompagnée de ses fidèles acolytes: le reggae man Papa T, de Bigg Lou, Pyroman et Bob Bouchard de CEA (collectif dont fait aussi partie Karim Ouellet), ainsi que du guitariste Guillaume Tondreau et de la choriste «à la voix de miel» Dah Yana.

Des musiciens soudés pour la vie. Quand ils sont ensemble, tout leur semble si beau.